En marge du sommet des chefs d’États qui précède la COP30 à Belem, Emmanuel Macron s’est dit jeudi « plutôt positif » sur la possibilité d’accepter l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, grâce aux clauses de sauvegarde obtenues par la France, même s’il a affirmé rester « vigilant ». « Je suis plutôt positif, mais je reste vigilant parce que je défends aussi les intérêts de la France », a déclaré le chef de l’État. Selon lui, « Nous avons été entendus par la Commission qui non seulement nous a donné une réponse positive sur les clauses de sauvegarde, mais a souhaité aussi apporter des soutiens en particulier au secteur de l’élevage, apporter aussi un renforcement des protections de notre marché intérieur avec un renforcement de notre union douanière », a-t-il ajouté. « Dans les semaines qui viennent », la Commission européenne va mener un « travail » avec le Mercosur « pour que ces clauses soient acceptées ». Destiné à libéraliser les échanges entre l’Union européenne et des pays d’Amérique du Sud, dont les deux géants Brésil et Argentine, le traité du Mercosur avait été signé fin 2024. Adopté le 3 septembre 2025 par la Commission européenne, le texte doit encore être approuvé par les États membres avant d’entrer en application. Les agriculteurs français redoutent une « concurrence déloyale » des Sud-Américains et la prudence demeure sur ce dossier. Macron a aussi rappelé sa position: « J’ai été cohérent depuis le début. J’ai dit qu’en l’état, il n’était pas acceptable, c’est pour ça que je vous dis qu’il est en train d’être changé. Et donc si ces clauses sont bien mises en œuvre qui n’existaient pas dans l’accord, à ce moment-là, nous considérons que cet accord peut être acceptable », a-t-il affirmé à Belem. Mercredi, à l’issue d’une rencontre entre le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, la présidence brésilienne a indiqué dans un communiqué qu’ils étaient « disposés à signer » l’accord lors du sommet du Mercosur, le 20 décembre à Rio de Janeiro.
Répercussions et calendrier autour de l’accord Mercosur
Dans ce cadre, les responsables évoquent des clauses de sauvegarde qui pourraient soutenir des secteurs sensibles, notamment l’élevage, et renforcer les protections du marché intérieur avec un éventuel renforcement de l’union douanière. Le contexte politique est marqué par la signature du traité fin 2024 et son adoption par la Commission européenne le 3 septembre 2025, avant une ratification par les États membres. Les ambiguïtés persistent côté agricoles, avec des craintes exprimées sur une concurrence accrue et des interrogations sur les mécanismes concrets d’application des sauvegardes. Le résultat dépendra des engagements qui seront tenus par les partenaires du Mercosur et de la manière dont les clauses seront déclenchées en fonction des effets réels sur les filières françaises.


À mesure que les discussions se poursuivent, les acteurs nationaux et européens examinent les implications concrètes pour les filières agricoles et les échanges commerciaux. Les autorités françaises répètent l’importance d’un cadre protecteur suffisant pour éviter toute déstabilisation du secteur agroalimentaire et pour garantir une application mesurée des nouvelles garanties. Si des garanties crédibles sont tenues, l’accord pourrait ouvrir des marchés tout en préservant les indicateurs sensibles de compétitivité et d’emploi dans l’agriculture française et ses territoires.
Conclusion opérationnelle et prochaines étapes
Le chemin vers l’entrée en vigueur dépend désormais de l’accord des États membres et de la capacité des parties à mettre en œuvre les clauses de sauvegarde de manière crédible et mesurable. Le récit politique autour de l’accord Mercosur demeure donc un équilibre entre ouverture commerciale et protection des secteurs nationaux. Les prochains mois devraient préciser si les garanties obtenues suffisent à lever les inquiétudes et à permettre une mise en œuvre progressive et suivie par les autorités européennes et nationales.