Le scandale mondial des airbags défectueux Takata continue d’alimenter l’actualité en France, où l’association de consommateurs UFC-Que Choisir a lancé une action de groupe contre le constructeur Stellantis. Ce litige intervient dans un contexte où près de 1,7 million de véhicules, majoritairement équipés d’airbags Takata, ont été identifiés comme étant potentiellement dangereux et soumis à une immobilisation financière et administrative.
Les airbags Takata, fabriqués par l’entreprise japonaise Takata qui a fait faillite en 2017 suite à ce scandale, sont responsables d’au moins 60 décès dans 11 pays au cours des 15 dernières années. Ces dispositifs défectueux utilisent un gaz, le nitrate d’ammonium, qui se dégrade avec le temps, en particulier dans des climats chauds et humides. Lors du déclenchement, ils peuvent exploser violemment, l’équivalent d’une grenade, projetant des débris métalliques dans l’habitacle, parfois avec des conséquences mortelles.
Une gestion chaotique et des risques pour les automobilistes
En France, la situation s’aggrave suite à un accident mortel survenu à Reims, causé par l’explosion de l’airbag d’une Citroën, qui a accéléré la décision des autorités de demander l’immobilisation de 800 000 autres véhicules équipés de ces airbags défectueux, portant le total à 1,7 million. La gestion de ces rappels, souvent menée de façon anarchique par Stellantis et Citroën, a suscité une forte colère des consommateurs et une volonté de réparation par voie judiciaire.
Selon l’UFC-Que Choisir, l’incurie de ces constructeurs constitue une faute grave, ouvrant la voie à une indemnisation des victimes pour divers préjudices, notamment la perte financière liée à l’immobilisation du véhicule, les frais annexes (assurances, stationnement, transport), ainsi que le préjudice moral subi par les usagers convaincus de conduire dans des voitures où leur sécurité est compromise. La procédure, la première en France sur ce sujet, pourrait durer plusieurs années.
Un contexte international catastrophique
Ce scandale n’est pas limité à la France. Aux États-Unis, les fabricants tels que Ford, Toyota, Honda ou Mazda ont versé 1,5 milliard de dollars en indemnités pour les victimes, qui ont été touchées par des explosions pouvant provoquer de graves blessures ou la mort. Les airbags problématiques sont responsables de nombreux accidents, notamment dans des climats chauds où la dégradation du nitrate d’ammonium accélère le risque d’explosion, provoquant une déflagration explosive comparable à celle d’une grenade.
Les enquêtes françaises s’intensifient, notamment pour des soupçons de tromperie aggravée et de mise en danger de la vie d’autrui, alors que la filiale japonaise Takata a disparu du marché suite à la crise. La gravité du phénomène a également mis en lumière des défauts de contrôle et une forte responsabilité des industriels, responsables de l’un des plus grands scandales de l’industrie automobile mondiale.