Les poids lourds européens Airbus, Thales et Leonardo ont signé jeudi un protocole d’accord pour fusionner leurs activités dans les satellites, dans le cadre d’un projet baptisé Bromo. L’objectif est de créer un acteur spatial européen capable de contrer Starlink, la constellation d’Elon Musk. La mise en service effective pourrait intervenir en 2027, sous réserve de l’aval de la Commission européenne. Le siège social de la future entité sera à Toulouse et le groupe vise une croissance robuste de l’industrie spatiale européenne.

Airbus, Thales et Leonardo s’unissent pour les satellites européens
Le rapprochement repose sur la fusion des activités spatiales des trois groupes. Airbus apportera ses activités Space Systems et Space Digital, Leonardo contribuera avec sa division spatiale et Thales disposera notamment des parts dans Thales Alenia Space ainsi que Telespazio et Thales SESO. L’objectif est de créer une entité unique et durable, avec une gouvernance équilibrée et un contrôle conjoint.
« Cet accord de rapprochement est une excellente nouvelle », a déclaré Roland Lescure sur Bluesky. « La création d’un champion européen des satellites permet d’augmenter les investissements de la recherche et de l’innovation dans ce secteur stratégique et ainsi renforcer notre souveraineté (européenne) dans un contexte de compétition mondiale intense », poursuit le ministre de l’Économie. Philippe Baptiste, le ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Espace, estime que « nous avons besoin de champions du spatial à l’échelle de l’Europe ». « C’est le seul moyen pour investir plus, innover plus, être plus compétitifs et mettre le spatial au service de notre autonomie stratégique », assure-t-il.
Selon les communiqués des entreprises, le siège de la future entité sera basé à Toulouse et elle emploiera environ 25 000 personnes à travers l’Europe. Le groupe affiche un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros (fin 2024) et un carnet de commandes représentant plus de trois années de ventes. La propriété de la nouvelle société sera partagée entre Airbus (35 %), Leonardo (32,5 %) et Thales (32,5 %), et elle fonctionnera sous contrôle conjoint, avec « une gouvernance équilibrée », selon Leonardo.

Cette fusion est présentée comme une avancée majeure pour renforcer l’écosystème spatial européen, accroître sa capacité d’innovation et son autonomie stratégique et ainsi permettre à l’Europe d’affirmer son rôle central sur le marché spatial mondial, selon Thales. Elle soutiendra les infrastructures et services essentiels liés aux télécommunications, à la navigation mondiale, à l’observation de la Terre, à la recherche scientifique, à l’exploration et à la sécurité nationale.
Objectifs stratégiques et calendrier
Le calendrier prévoit une mise en place opérationnelle potentielle en 2027, sous réserve des autorisations réglementaires. Le projet Bromo est destiné à devenir le partenaire de référence pour le développement et la mise en œuvre des programmes spatiaux souverains des États européens, afin de renforcer l’autonomie et l’innovation du continent dans le domaine spatial.
La société fusionnée vise à proposer une offre complète dans les domaines des télécommunications, de la navigation et de l’observation de la Terre, tout en soutenant la sécurité nationale et les activités de recherche scientifique. Selon Leonardo, la nouvelle entité fonctionnera sous contrôle conjoint, avec « une gouvernance équilibrée ». Le siège à Toulouse et les engagements affichés par les trois groupes illustrent l’importance stratégique de ce rapprochement pour l’industrie européenne du spatial.