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Les dix pays membres de l’Alianza Bolivariana pour les Peuples de Notre Amérique – Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP) ont exprimé leur « plus énergique rejet » des déclarations du président élu des États-Unis, Donald Trump, qui a « menacé » de prendre le contrôle du Canal de Panama, selon un communiqué de l’organisation.
Réactions à la menace de Trump
Le Canal de Panama est considéré comme un axe commercial majeur protégé par le droit international, en vertu du Traité Torrijos-Carter et du Traité relatif à la neutralité permanente et au fonctionnement du Canal de Panama. Ces traités établissent que cette voie maritime fait partie intégrante du territoire panaméen, rendant toute prétention de contrôle par un autre pays comme une agression à la souveraineté de Panama.
Dans cette perspective, l’alliance a fermement rejeté cette « nouvelle menace pour la région d’Amérique Latine et des Caraïbes » et a exprimé son soutien à Panama « dans la défense de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de sa libre détermination ».
Contexte historique
A l’occasion du 200e anniversaire de l’appel de Simón Bolívar au Congrès Anfictif de Panama, les pays de l’Alianza Bolivariana ont souligné l’importance de l’union comme seule voie pour contrer la voracité des empires, réaffirmant ainsi leur solidarité envers le gouvernement panaméen face à cette nouvelle agression.
La polémique autour des déclarations de Trump
Dimanche dernier, Trump a réagi aux déclarations du président panaméen, José Raúl Mulino, qui avait affirmé que « le canal est de Panama et le sera toujours ». Trump avait averti qu’il demanderait la « restitution » du canal si les tarifs de passage n’étaient pas réduits.
Trump a ensuite déclaré : « Nous verrons bien », tout en partageant une image sur sa plateforme Truth Social, où une bannière américaine était accompagnée de la mention : « Bienvenue au canal des États-Unis ».
La défense de la souveraineté panaméenne
Mulino, sans mentionner Trump explicitement, a réaffirmé que « chaque mètre carré du canal de Panama et de sa zone adjacente appartient à Panama et le restera », déclarant que « la souveraineté et l’indépendance » de son pays « ne sont pas négociables ». Il a également souligné que les tarifs sont fixés de manière publique lors d’audiences ouvertes.
Trump, de son côté, a qualifié les « tarifs absurdes » de passage de « fraude absolue » qui « cessera immédiatement ». Il a souligné que le Canal de Panama représente un actif national « vital » pour les États-Unis en raison de son rôle crucial pour l’économie et la sécurité nationale du pays.
Le soutien de la Colombie
Le président colombien, Gustavo Petro, a également exprimé son soutien à Panama, affirmant qu’il sera « aux côtés de Panama et dans la défense de sa souveraineté ». Il a critiqué les propos de Trump, qui a, selon lui, « commis une erreur et s’est contredit ».
Petro a précisé que si Trump ne veut pas de « miriades passant par le Darién, augmentées par millions de Panama à Mexico », il doit comprendre que cela dépendra de la prospérité et de la liberté des peuples de la région. Il a averti que si Trump considère coûteux de payer pour passer par le canal de Panama détenu par les Panaméens, cela coûtera encore plus cher de plonger Panama, l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale ou le Mexique dans la pauvreté.
Historique du Canal de Panama
Le canal, achevé par les États-Unis en 1914, a été restitué à Panama conformément à l’accord de 1977 signé par Jimmy Carter et Omar Torrijos. Panama a repris le contrôle total de ce passage commercial, situé entre la mer des Caraïbes et l’océan Pacifique, en décembre 1999.