Sidaction alerte sur l’impact des discours masculinistes sur la santé sexuelle des jeunes de 15 à 24 ans, alors que les résultats d’un sondage OpinionWay alimentent le débat sur les réseaux sociaux et les comportements sexuels. Le lancement de la campagne « Alpha Safe : quand la masculinité toxique devient virale, rétablir les faits devient vital » vise à réinjecter des informations fiables dans les feeds des jeunes hommes et à rappeler l’importance de la prévention. Selon le communiqué, ces discours fragilisent la culture du consentement et augmentent les prises de risque, avec des implications fortes pour la prévention du VIH et des IST.
À propos de l’étude et des chiffres clés
Selon Sidaction, l’enquête OpinionWay réalisée en ligne du 12 au 19 novembre auprès de 1 528 personnes, représentatives de la population masculine de 16 à 59 ans, révèle des chiffres importants. Parmi les jeunes âgés de 16 à 34 ans, 37 % consultent des contenus masculinistes sur les réseaux sociaux et 66 % connaissent au moins un influenceur masculiniste. Parmi les répondants de 25 à 34 ans ayant connaissance d’influenceurs masculinistes, 51 % estiment qu’ils disent la vérité, et 53 % pensent que les hommes sont trop souvent accusés de violences sexuelles exagérées ou mensongères; 51 % jugent qu’il est important d’être viril. Le sondage précise aussi que 18 % et 34 % parmi les personnes adhérant aux théories masculinistes affirment comprendre le retrait non consenti d’un préservatif (« stealthing »).

Le cadre de la discussion inclut des éléments législatifs; lors du vote de fin octobre, un amendement visant à créer un nouveau délit pénal pour cette pratique a été rejeté à l’Assemblée. Sidaction appelle à renforcer l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle (EVARS) à l’école pour lutter contre ce phénomène et protéger la prévention du VIH et des IST.
Conséquences sur la prévention et les messages en ligne
La virilité et les contenus masculinistes influencent les comportements: 31 % des jeunes hommes se sentent plus puissants sans préservatif et 16 % estiment qu’en porter est un signe de faiblesse, selon le sondage publié à l’occasion de la Journée mondiale du sida.
Des chiffres plus larges montrent que le nombre de jeunes de 15 à 24 ans découvrant leur séropositivité a augmenté de 41 % entre 2014 et 2023 et que les IST sont en hausse, une tendance qui illustre le danger de normaliser certains contenus. « Une percée alarmante des discours masculinistes auprès des hommes en France », résume le matériel publié; les contenus masculinistes nourrissent ces idées et fragilisent la prévention, augmentant les prises de risque.
Par ailleurs, 66 % des 16-34 ans connaissent au moins un influenceur masculiniste et 37 % consultent leurs contenus; 38 % des jeunes concernés disent que ces contenus les rassurent sur leur façon d’être un homme et 48 % estiment qu’ils offrent une autre vision que celle portée par les féministes. Sur le plan des violences et du consentement, 53 % pensent que les hommes sont trop souvent accusés de violences sexuelles et 32 % estiment que les femmes doivent respecter les hommes qui refusent d’en porter; 11 % déclarent comprendre le stealthing. Sidaction appelle à renforcer l’éducation EVARS à l’école et à promouvoir des contenus préventifs sur les réseaux sociaux pour protéger la prévention du VIH et des IST.