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Berlin avance sur le chemin d’un service militaire volontaire, avec un cadre législatif en voie d’adoption et des incitations destinées à attirer les jeunes. Le gouvernement affirme viser une réforme majeure dans la défense du pays, tout en débattant des outils à employer en cas de crise. Les échéances évoquées prévoient des étapes en 2026, 2028 et 2030 pour atteindre l’objectif de 460 000 soldats au total.
Service militaire volontaire en Allemagne: calendrier et objectifs
Le projet prévoit, dès 2026, un questionnaire destiné à tous les jeunes de 18 ans, obligatoire pour les hommes et facultatif pour les femmes, afin d’évaluer volonté, aptitude et disponibilités. Dès 2028, tous les hommes de 18 ans seront invités à une visite médicale obligatoire. À partir de 2030, l’objectif serait d’attirer environ 100 000 volontaires, pour constituer près de 200 000 réservistes et atteindre un total d’environ 460 000 soldats, soit 260 000 actifs et 200 000 réservistes.

Cette année, 15 000 jeunes participent déjà à un service militaire volontaire, selon les informations diffusées. Le gouvernement table aussi sur une montée en puissance graduelle, jusqu’à environ 40 000 volontaires à partir de 2031. Pour Berlin, l’enjeu est d’atteindre un effectif total d’environ 460 000, en s’appuyant sur la réserve et l’active.
Réactions politiques et perspectives de mise en œuvre
Le projet divise la classe politique allemande. « Une armée forte – en termes de personnel et de matériel – est le moyen le plus efficace d’empêcher les guerres », a observé Boris Pistorius. L’exécutif affirme vouloir éviter la conscription forcée si possible, en misant sur le volontariat et des incitations.
« On ne peut pas se défendre avec des questionnaires », a déclaré le président de la commission de la Défense, Thomas Röwekamp.
« Nous sommes contre les éléments obligatoires. Nous sommes également contre les possibilités d’activation de la loi pour réintroduire l’obligation. Nous avons maintenant besoin d’une décision claire, et cette décision doit être que nous misons sur le volontariat », a martelé Philipp Türmer.
« Seul un service militaire obligatoire garantit que nous recrutons suffisamment de réservistes pour les années à venir afin d’assurer la capacité de montée en puissance de nos forces armées et d’augmenter ainsi la capacité de dissuasion de notre pays », a poursuivi Patrick Sensburg.
Le chancelier et les dirigeants de la CDU/CSU débattent quant à la constance des objectifs et à l’ampleur des mécanismes envisagés. Le gouvernement estime néanmoins que le volontariat reste le cadre privilégié, tout en prévoyant une éventuelle réactivation de la conscription si « la situation sécuritaire » l’exigeait et avec l’accord du Bundestag.
Formations et incitations prévues pour les recrues
Au-delà des aspects organisationnels, le projet prévoit un large éventail de formations pour les recrues: maniement de drones, cours de langue, formations continues et aide financière pour le permis de conduire. Des incitations matérielles sont également évoquées, notamment la gratuité des transports et des soins médicaux, afin d’attirer les jeunes. Actuellement, l’armée compte environ 180 000 soldats et 49 000 réservistes, et les autorités estiment les besoins à environ 260 000 soldats d’active et 200 000 réservistes.