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Amazon confirme la suppression d’environ 14 000 postes au sein de ses équipes corporatives en 2024, une décision liée à la montée de l’intelligence artificielle et à une réorganisation interne (voir l’annonce officielle : https://www.aboutamazon.com/news/company-news/amazon-workforce-reduction). Cette réduction intervient après des rumeurs faisant état de 30 000 licenciements potentiels et s’inscrit dans une volonté d’accroître l’efficacité opérationnelle.
Ce qui s’est passé
Des médias avaient rapporté que l’entreprise, basée à Seattle, envisageait de supprimer 30 000 postes. Le mardi, Beth Galetti, vice-présidente senior en charge de l’expérience des employés et des technologies, a confirmé une réduction de 14 000 emplois dans un message adressé au personnel.
La direction a indiqué qu’elle accompagnerait les personnes affectées, notamment en offrant à la plupart d’entre elles 90 jours pour rechercher un nouveau poste en interne.
Pourquoi Amazon réduit ses effectifs
Plusieurs sources citées par Reuters expliquent que l’entreprise cherche à réduire ses coûts fixes après une vague d’embauches massive lors de la pandémie de COVID-19. Entre janvier et octobre 2020, Amazon a recruté plus de 427 000 personnes pour répondre à l’explosion des commandes en ligne.
La direction estime désormais qu’il est nécessaire d’ajuster la taille et la structure des équipes pour s’adapter à un environnement technologique et commercial en rapide évolution.
Portée et impact des suppressions
Les coupes concernent exclusivement les services corporatifs d’Amazon. Les employés des opérations logistiques, techniciens et ouvriers ne sont pour l’instant pas affectés par cette annonce.
Sur un effectif total d’environ 1,55 million de personnes, la perte de 14 000 postes représente une part limitée. En revanche, cela équivaut à près de 4 % des quelque 350 000 salariés travaillant au siège et dans les fonctions corporatives.
L’initiative contre la bureaucratie lancée par Andy Jassy
Le PDG Andrew Jassy a lancé une initiative visant à réduire la bureaucratie interne, notamment en diminuant le nombre de managers et en allégeant les processus. Il a invité les employés à signaler les procédures inutiles via une boîte dédiée, qui a généré environ 1 500 réponses et conduit à plus de 450 changements de processus.
Jassy a également demandé aux équipes de direction d’augmenter le ratio employés/manager d’au moins 15 % d’ici la fin du premier trimestre 2025, afin d’accélérer la prise de décision et la réactivité.
Le rôle de l’intelligence artificielle dans ces suppressions
La direction reconnaît que le déploiement de technologies d’intelligence artificielle peut réduire le besoin de certains postes. En juin, Andrew Jassy a déclaré qu’avec la diffusion de l’IA générative et des agents, moins de personnes seraient nécessaires pour accomplir certaines tâches actuelles.
Il a ajouté qu’il est difficile de prédire l’impact net sur le long terme, mais qu’à court et moyen terme l’adoption extensive de l’IA devrait entraîner des gains d’efficacité et une réduction de la main-d’œuvre corporative.
Motivations économiques et investissements en IA
Des analystes estiment qu’Amazon cherche aussi à compenser les investissements lourds engagés pour construire une infrastructure d’IA. Ces investissements poussent l’entreprise à rechercher des gains de productivité rapides au sein de ses équipes corporatives.
Selon des experts cités par la presse, les gains de productivité induits par l’IA pourraient justifier une réduction significative des effectifs dans certains services.
Quels emplois sont les plus menacés par l’IA ?
Des recherches publiées par des acteurs technologiques identifient des catégories de métiers plus exposées au remplacement par l’IA. Parmi les professions les plus vulnérables figurent :
- interprètes et traducteurs,
- agents de service client et téléopérateurs,
- rédacteurs, journalistes et analystes d’informations,
- commerciaux de services et représentants des ventes,
- analystes d’études de marché, correcteurs et rédacteurs techniques.
À l’inverse, certains métiers nécessitant des compétences manuelles, médicales spécialisées ou des interactions physiques sont considérés comme plus sûrs face à l’automatisation.
Contexte historique et précédent
Il s’agit de la plus importante vague de suppressions chez Amazon depuis 2022, lorsqu’elle avait réduit ses effectifs de 27 000 personnes. Ces mouvements s’inscrivent dans une série d’ajustements visant à aligner la taille de l’entreprise sur ses priorités stratégiques.
La combinaison d’une réorganisation interne et du déploiement massif de technologies d’IA dessine une évolution structurante pour l’emploi au sein des grandes entreprises technologiques.