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Angoulême: les Grands Prix exigent un renouveau du FIBD

by charles
France

Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême est à la croisée des ambitions et des conflits. Dans une lettre ouverte relayée par L’Humanité, 20 Grands Prix exigent le départ de l’organisateur 9e Art + et préconisent un rapprochement avec la Cité internationale de la BD et de l’image (Cibdi). À l’approche de l’édition 2026, les échanges entre partenaires publics et privés se multiplient et la gouvernance du festival est remise en question.

Ambiance au festival de la BD d’Angoulême
Ambiance autour du FIBD, image publiée par Le Monde/L’Humanité.

À Angoulême, les Grands Prix exigent un renouveau urgent

Dans le document diffusé par l’association représentant les Grands Prix, une tirade retentit:

« Le Festival de la bande dessinée d’Angoulême est en danger de mort. Depuis des années, il accumule les scandales, les erreurs de communication et le manque d’ambition, tout cela dans une totale opacité de gestion. Cette dégradation nuit gravement à l’ensemble de la profession. La bande dessinée a pourtant besoin de cet événement qui est devenu un rendez-vous incontournable pour les auteurs et les autrices, les éditeurs, les médias et bien sûr les lecteurs et lectrices. Alors que les appels au boycott se multiplient, les Grands Prix disent d’une seule voix qu’il est grand temps de tourner la page 9e Art + pour que le Festival retrouve, avec de nouveaux opérateurs, les valeurs qui ont construit sa notoriété internationale. Sans un changement rapide et profond, l’édition 2026 risque fort d’être la dernière.»

La mise en garde s’accompagne d’un examen critique de la gouvernance et des procédures de sélection des partenaires. Le texte évoque un « attelage baroque » et appelle à un retour à des opérateurs qui respectent les valeurs fondatrices de la manifestation. L’édition 2026 est présentée comme susceptible d’être la dernière si le cap n’est pas corrigé, avec des appels à une coopération plus étroite avec une structure publique plus stable.

  • Tourner la page 9e Art + et favoriser un nouveau cadre organisateur
  • Associer la Cibdi et les acteurs publics et privés dans un cadre commun
  • Assurer transparence et gouvernance partagée pour les prochaines éditions
Florence Cestac, dessinatrice et figure du FIBD
Florence Cestac, dessinatrice et personnalité du festival, image Sud-Ouest.

Réactions et regards institutionnels

Le ministère de la Culture a regretté, selon l’AFP, « les contours encore flous des éditions futures, en dépit des efforts constants des financeurs publics et des attentes des auteurs, des éditeurs et des festivaliers », et a indiqué attendre l’issue des discussions pour prendre une position définitive.

Du côté des collectivités locales, les acteurs régionaux et municipaux expriment leur souhait d’« écrire une nouvelle page » et d’intégrer les équipes et les compétences de la Cibdi et de 9e Art + dans un cadre prospectif pour les éditions à venir, tout en prévoyant le départ de Franck Bondoux après 2027.

Le Syndicat national de l’édition (SNE) dénonce la « totale opacité » de la procédure de sélection des candidatures à l’organisation du FIBD et a exprimé ses « plus vives préoccupations » en réclamant une clarification: la prochaine édition « sera indéniablement abîmée » si les questions relatives au « projet et à l’organigramme, à la gouvernance et à l’actionnariat de la nouvelle structure organisatrice » ne trouvent pas de réponse satisfaisante.

Le Syndicat des éditeurs alternatifs (SEA) exige « l’invalidation immédiate » du résultat de l’appel à projets et appelle à la démission de la présidente de l’association du FIBD, dénonçant des obstructions qui auraient « bloqué les échanges que les représentants des artistes et des maisons d’édition ont tenté de construire ».

Dans ce contexte, les parties prenantes évoquent l’éventualité d’un cadre opérationnel renouvelé, associant la Cibdi et 9e Art +, afin de préserver un festival de référence internationale tout en clarifiant la gouvernance et l’actionnariat pour les éditions à venir. L’édition 2026 est scrutée de près par les acteurs culturels et les festivaliers.

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