Table of Contents
Une discussion majeure autour de l’expression « noyade sèche » entraîne un regard critique sur la terminologie utilisée pour décrire certains incidents d’immersion aquatique. Selon de nombreux experts médicaux, cette expression n’a aucune validité scientifique ou clinique et peut même provoquer un trouble anxiogène injustifié. Les débats portent principalement sur la précision et la pertinence de cette terminologie qui, jusqu’à présent, était couramment employée dans certains cercles de santé publique et médias.
Origine et utilisation contestée de l’expression « noyade sèche »
Le terme « noyade sèche » apparaît, d’après le Dr Rohit Shenoi, professeur de pédiatrie et de médecine d’urgence au Baylor and Texas Children’s Hospital à Houston, suite à des autopsies de victimes de noyade ayant révélé une absence ou une très faible présence d’eau dans les poumons. Utilisée à l’origine pour décrire des symptômes apparaissant parfois chez de jeunes victimes, souvent quelques heures ou quelques jours après une baignade ou une noyade non mortelle, cette expression est aujourd’hui considérée comme impropre et sûrement source de confusion.
Des symptômes en décalé, une réalité rare
Le médecin rappelle que « la noyade correspond à une difficulté respiratoire due à une immersion dans l’eau » pouvant être mortelle ou non. Il insiste également sur le fait que la majorité des victimes secourues présentent des symptômes faibles, qui s’atténuent généralement en six à huit heures. Des signes plus tardifs, au-delà de huit heures, chez des patients initialement en bonne santé, restent exceptionnellement rares. Lorsqu’ils surviennent, ils doivent amener à consulter un professionnel de santé et être correctement évalués.
Différencier noyade mortelle et non mortelle
La noyade non mortelle survient lorsqu’une personne submerge ses voies respiratoires sous l’eau mais est rapidement secourue. Elle peut perdre connaissance et éprouver une difficulté respiratoire, sans que cela n’entraîne un arrêt respiratoire ou cardiaque. En revanche, la noyade mortelle se caractérise par une immersion prolongée, où le manque d’oxygène entraîne l’arrêt des fonctions respiratoires et cardiaques, pouvant aboutir au décès.
Les termes médicaux et leur précision
La littérature médicale inclut aussi l’expression « noyade sèche », utilisée par certains sites officiels tels que l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) puis Santé Publique France, pour décrire le phénomène où la victime sort de l’eau en ayant, selon eux, subi une réaction réflexe de fermeture des voies respiratoires provoquée par une atteinte pulmonaire. Ce terme, cependant, est désormais décrié pour son im précision et sa tendance à entretenir une représentation anxiogène de l’événement.
Une compréhension évolutive de la noyade
Les avancées médicales et la réflexion critique sur ces expressions tendent à montrer que la terminologie doit s’appuyer sur des faits cliniques plutôt que sur des notions ambiguës ou erronées. La reconnaissance que la majorité des victimes de noyade présentent des symptômes légers, qui s’améliorent rapidement, facilite une meilleure prise en charge et une communication plus claire avec le public. La vigilance reste de mise lors de tout incident d’immersion dans l’eau, en particulier chez les enfants, mais l’usage d’un vocabulaire précis est essentiel pour limiter la panique et la désinformation.