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Une attaque terroriste d’une rare gravité a secoué la capitale syrienne, Damas, dimanche, lorsqu’un assaillant lié à l’Etat islamique (EI) a fait irruption dans l’église orthodoxe Saint-Elie du quartier de Dwelaa, tirant sur les fidèles avant d’activer sa ceinture d’explosifs. Ce drame a coûté la vie à au moins 25 personnes et a ravivé la vulnérabilité des minorités religieuses en Syrie, qui ont déjà payé un lourd tribut depuis le début du conflit en 2011.
Les opérations de sécurité et arrestations ciblées
Les autorités syriennes ont rapidement réagi en menant une vaste opération de sécurité. Selon le ministère de l’Intérieur, plusieurs cellules de Daech ont été infiltrées, avec la saisie de ceintures d’explosifs, de mines prêtes à être déclenchées et d’une moto piégée lors de raids réalisés dans la région de Damas. Ces interventions ont permis l’arrestation de six personnes impliquées directement dans la planification et l’exécution de l’attentat, tandis que deux autres ont été tuées lors de confrontations avec la police. Le chef de la cellule, considéré comme le principal planificateur, ainsi qu’un autre membre chargé de préparer une attaque dans un quartier de la capitale, ont été neutralisés.
Réactions officielles et contexte politique
Le président intérimaire, Ahmad al-Chareh, a vivement condamné cet acte de barbarie, promettant de poursuivre sans relâche tous les responsables et d’assurer leur justice. Dans un communiqué, il a affirmé : « Nous travaillerons jour et nuit pour arrêter tous ceux qui ont participé ou planifié ce crime odieux. » La communauté internationale a également réagi, avec la Turquie de Recep Tayyip Erdogan qui a exprimé sa volonté de préserver la stabilité en Syrie, tandis que les États-Unis et l’Union européenne ont condamné une attaque d’une lâcheté extrême, appelant à une intensification des efforts contre le terrorisme.
Sur le plan local, des centaines de manifestants ont défilé à Bab Touma, dans le quartier chrétien de Damas, scandant des slogans en faveur du sang versé et réclamant justice pour les victimes. Le patriarche grec-orthodoxe d’Antioche, Youhanna X, a annoncé une cérémonie funéraire collective prévue pour honorer les victimes de l’attentat, soulignant la détermination de la communauté chrétienne face à ces violences.
Un contexte de vulnérabilité accrue des minorités
Depuis le début de la guerre civile, la minorité chrétienne en Syrie a vu ses effectifs diminuer drastiquement, passant d’environ un million avant 2011 à moins de 300 000 aujourd’hui, selon des experts. La plupart des églises ont été endommagées ou attaquées, mais cet attentat-suicide à l’intérieur d’un lieu de culte est une première de ce genre, illustrant la montée de la menace jihadiste dans la région.
Au-delà de la tragédie humaine, cet épisode souligne la fragilité persistante de la sécurité en Syrie, où la lutte contre les groupes terroristes reste au cœur des préoccupations des autorités, qui doivent aussi garantir la protection et l’intégration des minorités face à un contexte de conflit qui dure depuis près de 14 ans.