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Au Cachemire pakistanais, les récentes frappes indiennes ont laissé derrière elles des ruines et un climat de peur intense. Dans la capitale Muzaffarabad, la mosquée Bilal a été réduite à une carcasse fumante, faisant trois morts, dont le gardien âgé, lors de cette offensive qui a déclenché une nouvelle escalade entre l’Inde et le Pakistan.
Des frappes dévastatrices à Muzaffarabad
Le spectacle est apocalyptique : barres métalliques tordues, charpentes effondrées, et exemplaires du Coran dispersés que les fidèles tentent de récupérer. Mohammed Salman, résident voisin, témoigne des instants chaotiques. « La nuit, il y a eu des bruits terribles, la panique s’est emparée de tout le monde », confie-t-il.
Cette attaque aérienne indienne a surpris les habitants de Muzaffarabad ainsi que ceux de cinq autres villes pakistanaises, en réaction à un attentat meurtrier survenu côté indien du Cachemire. Le 22 avril, 26 civils en villégiature à Pahalgam, sur les contreforts de l’Himalaya, avaient été abattus par des tireurs. New Delhi impute cette attaque à Islamabad, qui nie toute implication dans ce drame jamais revendiqué.
Des populations sans abri au cœur des tensions
La riposte indienne a visé des « sites terroristes », selon l’armée de New Delhi, déclenchant une intense contre-offensive pakistanaise avec des tirs d’artillerie le long de la ligne de contrôle. Le conflit a fait, à ce jour, environ quarante morts des deux côtés.
Tariq Mir, blessé par des éclats d’obus, évoque son exil forcé : « Nous fuyons vers des zones plus sûres, nous sommes sans abri maintenant. »
Dans la ville de Bahawalpur, proche de la frontière indo-pakistanaise, l’éveil brutal d’Ali Mohammed témoigne de la terreur ambiante. Après une première explosion, les appels aux prières des mosquées ont retenti, suivis par plusieurs autres frappes. La mosquée Subhan a été gravement endommagée, son toit effondré parmi les débris de béton et métal, sous la surveillance stricte des forces de sécurité.
Ce centre coranique, renommé à travers le Pakistan, est accusé par les renseignements indiens d’entretenir des liens avec Lashkar-e-Taiba (LeT), un groupe jihadiste suspecté d’être à l’origine de l’attaque du 22 avril.
Une escalade dangereuse et des menaces nucléaires
Dans un contexte de montée des tensions, les autorités pakistanaises promettent des représailles sévères. « Pour chaque coup donné, nous le rendrons au centuple », affirme Mohammed, un porte-parole local. Il rappelle également que le Pakistan est une puissance nucléaire, tout comme son voisin indien, ce qui alerte la communauté internationale face au risque d’une escalade incontrôlée.
Jamila Bibi, mère de famille à Muzaffarabad, vit dans l’angoisse : « Les enfants sont terrorisés. Nous n’avons pas pu quitter notre maison cette nuit, mais maintenant nous allons nous installer chez des proches. » Son inquiétude reflète la crise humanitaire grandissante dans cette région sensible.
Sur les hauteurs verdoyantes du Cachemire, quelques fidèles se recueillent autour d’un cercueil en bois. Une dizaine d’hommes, la tête basse, accompagne le gardien de la mosquée Bilal vers sa dernière demeure, marquant une nouvelle étape douloureuse dans ce conflit qui perdure depuis près de huit décennies.