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Les Forces de soutien rapide (FSR), groupe paramilitaire soudanais, ont frappé jeudi 1er mai le palais présidentiel situé au cœur de Khartoum, la capitale du Soudan. Cette attaque d’artillerie à longue portée constitue la deuxième en une semaine contre des objectifs stratégiques dans la ville, accentuant la gravité du conflit qui déchire le pays depuis deux ans.
Nouvelle attaque au palais présidentiel
Selon une source militaire anonyme, les FSR ont tiré depuis leur base d’Al-Salha, au sud d’Omdourman, ville jumelle de Khartoum, ciblant le palais présidentiel avec une artillerie à longue portée. Aucune victime n’a été rapportée lors de cette nouvelle offensive.
Le samedi précédent, les paramilitaires avaient également bombardé le siège du commandement général de l’armée soudanaise, au centre de Khartoum, marquant une série d’attaques qui surviennent quelques semaines après que l’armée ait repris le contrôle de plusieurs secteurs clés de la capitale, dont le centre-ville, qu’ils avaient perdu au début du conflit en avril 2023.
Une crise humanitaire qui s’aggrave
La situation dans la région du Darfour du Nord reste particulièrement critique. En trois semaines, au moins 542 civils ont perdu la vie, bien que le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, estime que le bilan réel est probablement beaucoup plus élevé.
Il a notamment dénoncé des attaques coordonnées menées par les FSR contre la ville assiégée d’El-Facher et le camp d’Abou Shouk, causant la mort d’au moins 40 civils. « L’horreur de ce qui se passe au Soudan est sans limites », a-t-il souligné, appelant à une protection urgente des civils piégés dans ces zones.
Le responsable onusien alerte aussi sur les déclarations des FSR qui évoquent un « bain de sang » à venir avant les affrontements avec les Forces armées soudanaises (FAS).
Un conflit sans fin depuis deux ans
Depuis le 15 avril 2023, les Forces de soutien rapide et l’armée soudanaise s’affrontent dans une guerre dévastatrice. Ce conflit a causé des dizaines de milliers de morts et provoqué la plus grave crise humanitaire actuelle, avec 13 millions de déplacés internes et une division quasi complète du pays :
- L’armée contrôle le centre, l’est et le nord du Soudan.
- Les FSR dominent presque entièrement le Darfour à l’ouest et certaines parties du sud.
Lors d’une offensive majeure en mars, l’armée a réussi à reprendre des zones stratégiques de la capitale, notamment le palais présidentiel et l’aéroport. Cependant, les paramilitaires conservent encore des positions dans le sud et l’ouest d’Omdourman.
Violences et exécutions sommaires
Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme a également dénoncé les exécutions sommaires de dizaines de personnes accusées de collaboration avec les FSR dans la région de Khartoum contrôlée désormais par l’armée. Des vidéos choquantes circulant sur les réseaux sociaux montrent au moins 30 hommes en civil arrêtés puis tués par des membres des FSR à Al-Salha, au sud d’Omdourman.
Dans une vidéo ultérieure, un commandant des FSR a reconnu ces meurtres, ce qui alarme davantage la communauté internationale quant à la gravité des violations des droits humains liées à ce conflit.
L’appel à la fin des hostilités
Volker Türk a affirmé avoir alerté personnellement les dirigeants des deux camps sur les conséquences catastrophiques de cette guerre sur les droits humains. Il a insisté sur la nécessité urgente de mettre fin aux combats afin de soulager la souffrance quotidienne de millions de Soudanais.