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Les transports en commun, souvent perçus comme des espaces de vie partagés, deviennent de plus en plus des lieux d’insécurité, notamment pour les femmes. Un rapport publié le 10 mars par l’Observatoire national des violences faites aux femmes révèle une augmentation inquiétante des agressions sexuelles dans ces environnements.
Une hausse alarmante des agressions sexuelles
Selon les chiffres présentés, les agressions sexuelles enregistrées par les forces de l’ordre ont crû de 86 % en près de dix ans. En 2024, 3 374 personnes ont signalé avoir été victimes d’agressions sexuelles dans les transports en commun, soit une augmentation de 6 % par rapport à 2023 et de 9 % par rapport à 2022. Malheureusement, seulement 7 % de ces victimes ont porté plainte, comme l’indique une étude réalisée pour la RATP.
Des victimes majoritairement féminines
Les femmes représentent 91 % des victimes, selon une enquête du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Deux tiers d’entre elles, soit 75 %, sont âgées de moins de 30 ans, et 36 % sont mineures. Roxana Maracineanu, secrétaire générale de la Miprof, souligne que même si beaucoup de violences sont commises par des membres de l’entourage, l’espace public, et particulièrement les transports en commun, demeure un lieu d’exposition aux violences sexistes et sexuelles.
Une réalité préoccupante en Île-de-France
Dans la région Île-de-France, 44 % des victimes d’agressions sexuelles en 2024 l’ont été dans les transports. Une enquête menée par la RATP révèle que 7 femmes sur 10 ont déjà été confrontées à ces violences durant leur vie. Plus de la moitié des femmes interrogées (56 %) ne se sentent pas en sécurité dans le réseau ferré francilien, et 80 % demeurent en état d’alerte.
Réaction des témoins
Un changement notable a été observé dans la réaction des témoins au cours des dix dernières années. En effet, 23 % des victimes rapportent avoir été aidées par des passants, contre seulement 10 % en 2016. Face à cette situation, certains opérateurs de transport ont mis en place des mesures pour renforcer la sécurité, telles que des descentes à la demande dans les bus. Bien que ces dispositifs soient connus de la majorité des usagers, leur utilisation reste faible, avec seulement 12 % des utilisateurs ayant déjà recouru à l’un d’eux.