L’autoroute A69, longue de 53 kilomètres entre Toulouse et Castres, est devenue un symbole national des luttes écologiques. Depuis le début des travaux il y a près de trois ans, le dossier anime un débat entre désenclavement et protection des milieux. Le tracé est soutenu par l’État et par la majorité des élus locaux, qui le présentent comme un levier de développement pour le sud du Tarn. Les opposants redoutent des impacts sur les zones humides et les nappes phréatiques.
Le projet est perçu comme un outil de développement, mais il est régulièrement contesté par des associations et des habitants. Des recours juridiques, des manifestations et des actions sur le terrain ont marqué le déroulement du chantier depuis son démarrage. Ce contexte explique pourquoi le dossier attire tant l’attention des autorités et du public.
Au printemps 2023, Atosca, concessionnaire et maître d’œuvre, lance le chantier de l’autoroute. L’objectif affiché est de réduire d’environ 20 minutes le trajet entre Toulouse et Castres, sur un parcours estimé à un peu plus d’une heure et 15. Dès le début, les opposants multiplient les formes de contestation. Les premières manifestations, des grèves de la faim et des occupations d’arbres, ouvrent une longue phase de confrontation.
En avril, les anti-A69 se réunissent pour leur premier week-end de protestation, puis une mobilisation d’ampleur se tient en octobre. Les militants dénoncent les destructions de zones humides, de terres agricoles et d’écosystèmes, ainsi que l’altération des nappes phréatiques. Les conflits avec les forces de l’ordre s’inscrivent dans un climat de tension croissant.
À l’été 2024, les tensions entre partisans et opposants s’intensifient dans une région où l’autoroute est vue par les uns comme un levier de développement et par les autres comme une infrastructure incompatible avec les enjeux climatiques. Des actes de vandalisme et des affrontements surviennent lors de grands rassemblements, notamment le 8 juin. Ces épisodes nourrissent un débat durable sur la nécessité et les méthodes du projet.
À l’automne, six hommes, dont le gérant d’une société chargée de la sécurité du chantier, sont mis en examen après des procédures décrites comme des commandos par le procureur de Toulouse. Ils seront poursuivis pour incendie volontaire en bande organisée, association de malfaiteurs et violences en réunion.
Le 27 février 2025, le tribunal administratif de Toulouse annule l’autorisation environnementale du chantier, provoquant l’arrêt total et immédiat des travaux. La décision est saluée par La Voie est libre, le principal collectif des opposants. L’État et le concessionnaire font appel et demandent la reprise du chantier.
Les autorités font appel et demandent la reprise du chantier. La poursuite du chantier est engagée devant la justice administrative.
En mai 2025, la cour administrative d’appel de Toulouse suspend l’exécution du jugement et autorise la reprise des travaux. Le site retrouve progressivement son activité malgré les tensions et les contrôles renforcés.
Au début juillet, une turboteuf réunit près d’un millier d’opposants selon la préfecture et tourne brièvement à la confrontation avec les forces de l’ordre près du chantier. Les pelleteuses redémarrent progressivement et l’été voit un retour d’activité sur le site. Le 5 septembre, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, se félicite que le chantier retrouve son plein régime et espère un achèvement dans l’année, avec le revêtement prévu en janvier 2026 et environ 500 000 tonnes d’enrobé à chaud nécessaires.
Le 11 décembre 2025, lors de l’audience au fond, le rapporteur public avait recommandé la poursuite des travaux. La cour administrative d’appel de Toulouse a rendu son arrêt mardi et autorise la poursuite du chantier. Par ailleurs, les opposants indiquent que des emprises non autorisées ont dépassé au moins 42 hectares.
Le parquet de Toulouse précise que la justice pénale doit se prononcer le 12 janvier 2026 sur le sort de ces emprises et les préfets du Tarn et de la Haute-Garonne avaient interdit par arrêté du 19 décembre toute poursuite des travaux.