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Un grand soleil annoncé et un pont de quatre jours : voilà qui incite de nombreux Français à profiter de ce début mai pour s’évader et explorer ou redécouvrir les beautés de la France. La SNCF prévoit déjà 1,5 million de voyageurs à bord de ses TGV et Intercités pour ce week-end prolongé, tandis que Bison Futé place la circulation en vigilance jaune dans tout le pays ce 30 avril.
Météo estivale et anticipation d’un week-end ensoleillé
Les températures s’approcheront des 30°C les jeudi 1er et vendredi 2 mai, particulièrement dans la moitié nord de l’Hexagone, offrant un avant-goût d’été. Cependant, la météo se dégradera dès samedi avec l’arrivée d’averses et d’orages dans le nord-ouest, avant de gagner la moitié sud dimanche, laissant la partie nord plus épargnée.
Ce climat exceptionnellement doux pour la saison favorise une hausse des réservations touristiques, insufflant un bol d’air bienvenu au secteur après un début d’année 2025 marqué par un mauvais temps et des chiffres en deçà des attentes.
Au 29 avril, Gîtes de France annonçait un taux d’occupation de 71 % à l’échelle nationale pour le pont du 1er Mai, saluant la « météo particulièrement clémente et estivale de ces derniers jours » qui a stimulé « l’engouement des Français pour une escapade printanière » ainsi qu’une « vague de réservations de dernière minute ». De même, l’office de tourisme des Hauts-de-France note une progression des nuits réservées sur les plateformes de locations par rapport à l’an dernier.
Réservations de dernière minute et dépendance à la météo
Selon Véronique Siegel, présidente nationale de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie, « ce premier week-end de mai devrait lancer définitivement la saison », surtout après un week-end de Pâques décevant. Elle rappelle toutefois que les week-ends de mai et juin dépendent fortement de la météo, une constante habituelle.
Analyse du comportement des vacanciers
Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, précise qu’un tiers des vacanciers réservent à la dernière minute. De plus, 60 % d’entre eux sont influencés par les conditions météorologiques et 30 % sont prêts à changer de destination si le temps ne leur convient pas. Il souligne également que la fréquentation des destinations balnéaires peut varier de 30 % entre un week-end ensoleillé et un week-end pluvieux.
« La mauvaise météo pousse les vacanciers à se tourner vers d’autres destinations, souvent hors de France », ajoute-t-il. Il insiste sur l’importance de l’avant-saison printanière, plus que les mois de juillet et août, pour la réussite de la saison touristique.
Les courts séjours, un mode de vacances privilégié
Guy Raffour, fondateur du cabinet Raffour Interactif, observe que les courts séjours séduisent de plus en plus les Français : 43 % sont partis pour trois jours ou moins en 2024 contre seulement 30 % en 2011. Par ailleurs, 48 % des Français considèrent que voyager cette année est un besoin vital, soit une hausse de deux points par rapport à 2023.
Cette tendance est encouragée par un climat économique incertain. Véronique Siegel rappelle que le secteur de l’hôtellerie fait face à une activité stagnante et à un moral en berne, aggravés par des annonces récurrentes de licenciements. De plus, les professionnels doivent encore rembourser leur prêt garanti par l’État (PGE) contracté lors de la pandémie, au moins jusqu’en 2026, ce qui exige une activité économique soutenue.
Facteurs favorables pour le pont du 1er Mai
Guy Raffour cite plusieurs éléments qui favorisent une bonne fréquentation pour ce pont et le mois de mai :
- La nécessité pour de nombreux salariés de poser leurs congés avant le 31 mai.
- L’incertitude et le stress liés à la grève SNCF du 8 mai, qui pourraient inciter à profiter du pont du 1er.
- Le coût plus avantageux des vacances en cette période, avant la haute saison estivale.
Didier Arino rappelle toutefois que le secteur a vu ses prix augmenter de 30 % en quatre ans, un facteur à prendre en compte dans les choix des vacanciers.