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La ville de Berne mettra un terme à son projet pilote de classe bilingue français-allemand, initié en 2019, à la fin de l’année scolaire 2025/2026. Cette décision soulève une vive controverse, notamment dans un contexte où l’enseignement du français dans les cantons alémaniques est déjà fragilisé.
Une expérience bilingue bientôt arrêtée
Le projet de classe bilingue, qui se déroule en maternelle et en primaire dans une école située à moins de quinze minutes à pied du Parlement et de la Banque nationale suisse, sera définitivement interrompu d’ici deux ans. La municipalité justifie cette décision par des contraintes financières et par des difficultés à concilier les programmes scolaires francophones et germanophones.
Cette initiative, lancée pour promouvoir le plurilinguisme dans la capitale fédérale, est au cœur de débats nourris, alors que Berne est censée incarner le pont entre la Suisse alémanique et la Suisse romande.
Une réaction unanime de déception
Le «Berner Zeitung» a qualifié cette décision de «scandale». Les parents des 91 élèves concernés se disent trahis, ayant été auparavant assurés d’une prolongation du projet. Claudine Esseiva, présidente de l’association BernBilingue et élue cantonale affiliée au PLR, a exprimé son indignation en soulignant que cette mesure envoie un «signal désastreux pour la cohésion nationale de notre pays».
Une opposition déterminée
Claudine Esseiva a annoncé son intention de contester cette décision. Elle compte présenter ses arguments devant l’assemblée locale et n’exclut pas de lancer un référendum pour défendre la classe bilingue Berne. Son combat prend place dans un climat tendu, où certains cantons alémaniques, tels que Zurich, envisagent de retarder l’apprentissage du français ou même de supprimer son enseignement en primaire afin d’alléger la charge scolaire.
Dans ce contexte, Berne est perçue comme devant donner l’exemple en matière de bilinguisme, renforçant son rôle de capitale fédérale connectant les différentes régions linguistiques de la Suisse.