Une nouvelle étape dans le processus judiciaire concernant l’affaire Bétharram s’apprête à se produire ce mercredi, avec le dépôt de 17 nouvelles plaintes par le collectif des victimes. Ce collectif, qui ne cesse d’étendre ses démarches, en est aujourd’hui à un total de 217 plaintes déposées depuis le début de cette mobilisation.
Ces dénonciations concernent principalement des violences physiques et sexuelles, allant de punitions collectives, comme le « supplice du péron », à des actes d’une gravité extrême tels que des agressions sexuelles et des viols. Parmi les incidents rapportés, figurent notamment des scènes de tabassage par deux surveillants, dont un avec le surveillant général, sur des élèves âgés de 10 à 15 ans, ainsi que des tentatives d’agressions et des actes de séquestration. La gravité des faits a été illustrée par des descriptions choquantes, comme une lèvre fendue à 10 ans, ou encore des viols réitérés sur un enfant de 12 ans par un prêtre d’un établissement scolaire religieux.
Une affaire qui dépasse le cadre local
Les victimes, âgées aujourd’hui de 45 à 70 ans, ont été d’abord confrontées à l’omerta, car la majorité de leurs agresseurs sont décédés, ce qui les prive initialement de la possibilité d’engager des poursuites pour des faits récents, la prescription étant souvent un obstacle. Cependant, la mobilisation du collectif vise aussi à faire casser cette prescription pour les faits non encore prescrits, afin d’obtenir justice et reconnaissance pour ces épreuves historiques.
Malgré l’importante lignée de plaintes déposées à Pau, le collectif souligne que ce chiffre n’inclut pas toutes les démarches effectuées directement dans les commissariats et gendarmeries de toute la France. L’avocat du collectif, Alain Esquerre, évoque que cette masse de témoignages reflète une réalité d’abus systématiques qui n’ont pas été suffisamment entendus par le passé.