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Un couple de retraités a été condamné par le tribunal correctionnel de Béziers pour extorsion et abus de faiblesse, après avoir escroqué plus de 2,3 millions d’euros à leur voisine âgée de 74 ans.
Une affaire d’abus de faiblesse à Lignan-sur-Orb
Le couple, composé d’un ancien gendarme de 74 ans et d’une ex-conseillère municipale de 67 ans, a été poursuivi pour avoir profité de la vulnérabilité de leur voisine suite à son hospitalisation en septembre 2021. Isolée depuis le décès de sa mère en 2013, cette femme fragile résidait dans la commune de Lignan-sur-Orb, dans l’Hérault.
Leur comportement a suscité des soupçons, notamment de la part du chef de la police municipale locale, qui a alerté le parquet de Béziers, menant à l’ouverture d’une enquête judiciaire.
Multiplication d’opérations financières suspectes
Les investigations ont révélé que le couple avait orchestré plusieurs opérations financières au détriment de leur voisine :
- Rachat d’une assurance-vie pour un montant de 720 000 euros.
- Modification du testament et de l’assurance-vie restante afin de faire de l’ex-conseillère municipale l’unique bénéficiaire.
- Utilisation abusive de la carte bancaire de la victime pour plus de 217 000 euros.
- Multiples versements sur leurs comptes personnels, totalisant ainsi plus de 2,3 millions d’euros détournés.
Tout au long de la procédure, le couple a nié sa culpabilité, affirmant que la victime leur versait de l’argent en échange de leur aide et d’un logement dans une annexe de leur maison. Ils ont également soutenu que les améliorations apportées à leur domicile, telles que la piscine et la climatisation, bénéficiaient à la victime.
Condamnations et mesures judiciaires
Le jugement rendu lundi par le tribunal correctionnel de Béziers a conduit à la condamnation de la femme à deux ans de prison ferme, avec incarcération immédiate. Son mari a été condamné à un an d’emprisonnement, dont les modalités d’exécution restent à définir.
En outre, la justice a ordonné la confiscation de deux maisons appartenant au couple, ainsi que d’un véhicule BMW d’une valeur estimée à 30 000 euros et de 40 000 euros détenus sur leur compte bancaire. Ils ont également été condamnés à verser plus de 720 000 euros de dommages et intérêts à leur voisine.
Après une expertise psychologique, la victime a été placée sous sauvegarde de justice depuis le 22 avril, une mesure destinée à protéger une personne dont les facultés sont altérées.