Table of Contents
La cour administrative d’appel de Bordeaux a récemment ordonné à la ville de Biarritz de débaptiser le quartier de « La Négresse ». Cette décision fait suite à une demande formulée par une association qui a dénoncé le caractère raciste et sexiste de cette appellation.
Une demande de débaptisation depuis 2013
Depuis 2013, plusieurs élus locaux et associations antiracistes réclamaient le changement de nom pour le quartier de « La Négresse », proposant de lui redonner son nom basque d’origine : Harausta. La cour a donné raison à l’association, considérant que le terme en question revêt aujourd’hui une connotation insultante, susceptible de porter atteinte à la dignité humaine.
Une décision marquante de la cour administrative
Lors de l’audience, le 16 janvier, la rapporteure publique a souligné que l’évolution sémantique du mot avait transformé sa signification au fil du temps. La cour a noté que, quel que soit le contexte historique du terme, il évoque désormais de manière dévalorisante l’origine raciale d’une femme dont l’identité n’est pas clairement établie.
La position de la mairie de Biarritz
La magistrate a recommandé d’annuler une décision précédente du tribunal administratif de Pau qui voyait dans le nom du quartier une reconnaissance mémorielle. En effet, ce tribunal avait estimé que le nom rendait hommage à une femme ayant servi dans une auberge au début du XIXe siècle.
Des recherches indiquent qu’une femme noire, amenée par un colon d’Amérique, a travaillé dans cette auberge, et que le nom « La Négresse » apparaît dans des documents des années 1850, lié à un propriétaire impliqué dans le trafic d’esclaves.
Les demandes de l’association Mémoires et Partages
En 2020, l’association bordelaise Mémoires et Partages a demandé à la maire de Biarritz, Maider Arosteguy (LR), de mettre à l’ordre du jour la suppression des délibérations concernant le nom de « La Négresse » pour le quartier, établi en 1861, ainsi qu’une nouvelle « rue de la Négresse » ajoutée en 1986. La rapporteure publique a critiqué la mairie pour avoir « commis une erreur » en refusant cette demande.
