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Des partisans de l’ex-président bolivien Evo Morales, qui craignent une arrestation imminente en lien avec une affaire de viol présumé sur mineure, ont intensifié leurs actions de blocage dans le pays. Ces manifestations ont débuté le 14 octobre et ont entraîné des affrontements avec les forces de l’ordre.
Blocages routiers et tensions avec la police
Les partisans de Morales, qui a été président de la Bolivie de 2006 à 2019, ont promis de maintenir leurs barrages sur plusieurs routes principales. Ponciano Santos, secrétaire de la Confédération syndicale unitaire des travailleurs paysans de Bolivie, a déclaré à la presse : *« Cet après-midi, demain et jusqu’aux prochains jours, tout le pays sera bloqué »*.
Depuis l’aube, la circulation est fortement perturbée entre Cochabamba, bastion de l’ancien président, et d’autres départements comme Santa Cruz et Chuquisaca. Ces blocages ont conduit à des heurts avec la police, qui a utilisé des gaz lacrymogènes, entraînant l’arrestation d’au moins six personnes.
Morales face à la justice
Evo Morales n’a pas comparu à une convocation du procureur du département de Tarija, où il devait être entendu dans le cadre d’une enquête pour *« viol, trafic et traite d’êtres humains »*. Les accusations stipulent qu’il aurait eu une relation avec une jeune fille de 15 ans durant son mandat, avec laquelle il a eu une fille en 2016.
Les avocats de Morales affirment que cette affaire a été classée en 2020. L’ancien président se dit victime d’une *« persécution judiciaire »* de la part du gouvernement actuel, dirigé par Luis Arce, son ancien allié devenu rival.
Arrestation et accusations contre la famille de la victime
Le père de la victime présumée, qui n’a pas non plus répondu à son assignation, a été arrêté et placé en détention provisoire pour quatre mois. Le ministère public a indiqué que les parents auraient inscrit leur fille à un *« mouvement de jeunesse »* en soutien à Morales dans le but d’obtenir des avantages politiques, ce qui constituerait une infraction au trafic et à la traite d’êtres humains.
Appel au dialogue
Lundi, la procureure chargée de l’enquête, Sandra Gutiérrez, a déclaré qu’elle n’était pas en mesure de préciser si un mandat d’arrêt serait délivré contre Morales, invoquant des raisons de stratégie d’enquête.
Fin septembre, Morales avait mobilisé des milliers de partisans pour une marche contre la situation économique, réclamant un changement ministériel. Le *« Pacte d’unité »*, une coalition de groupes soutenant Morales, a critiqué le gouvernement pour son absence de dialogue sur des questions économiques cruciales.
Pour tenter de désamorcer la crise, la ministre de la présidence, Maria Nela Prada, a proposé un dialogue entre Morales et le président Arce, mais les représentants syndicaux estiment que ce dialogue devrait se tenir avec le *« Pacte d’unité »* plutôt qu’avec Morales directement.