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Ce samedi 14 décembre, le syndicat agricole la Confédération paysanne a orchestré un blocage des caisses du supermarché Auchan de Saint-Cyr-sur-Loire, dans le but de revendiquer une rémunération plus juste pour les agriculteurs.
Mobilisation au supermarché Auchan
Une vingtaine de militants se sont rassemblés cet après-midi-là pour soutenir l’action de la Confédération paysanne. Une dizaine d’entre eux ont pénétré dans le magasin, masques ou cagoules sur le visage, et ont bloqué les caisses, empêchant ainsi les clients de faire leurs achats. À l’extérieur, deux tracteurs étaient stationnés aux entrées du parking, contribuant à perturber l’activité du supermarché.
Des revendications claires
Frédéric Gervais, co-secrétaire de la Confédération paysanne en Indre-et-Loire et exploitant laitier à Vou, a déclaré : « *On est là pour montrer que le revenu paysan doit être augmenté par des prix rémunérateurs, par des prix plancher, pour qu’on puisse au moins se rémunérer, avoir une protection sociale à minima. Ce qui n’est pas le cas. On travaille à 5 € de l’heure.* »
Une autre stratégie envisagée pour améliorer la rémunération des agriculteurs consiste à s’impliquer lors des élections des chambres d’agriculture actuellement en cours. Romain Henry, co-secrétaire du syndicat, a souligné l’importance de ce combat : « *Le principal outil de verrouillage du système alimentaire, ce sont les élections aux chambres d’agriculture. La FNSEA est le syndicat majoritaire, c’est lui qui verrouille. Il est essentiel qu’il y ait un rééquilibrage des forces pour assurer une pluralité de la parole syndicale.* »
Choix de l’enseigne Auchan
Les manifestants ont choisi de cibler un magasin Auchan en particulier, en raison du plan social qui touche actuellement l’enseigne. Une salariée du syndicat a expliqué : « *On dénonce la grande distribution qui fait son beurre sur le dos des agriculteurs et sur celui de ses salariés. Quand on sait que la famille Mulliez s’est versée 1 milliard d’euros de dividendes pendant que 2 400 emplois sont menacés, la situation est inacceptable.* »
Cette revendication a suscité des réactions mitigées parmi les responsables du magasin. L’un d’eux a commenté : « *Je crois que Mulliez, ils en ont pas grand-chose à faire de leurs actions. On comprend leurs revendications pour leurs salaires, mais moi, je fais rentrer beaucoup de produits locaux et, là, c’est nous, les salariés qu’ils empêchent de travailler pour pouvoir bien finir l’année.* »
Négociations et résultats
Après des discussions avec la direction du magasin, les manifestants ont finalement obtenu gain de cause. Peu après 16h, ils sont repartis avec douze chariots de courses gratuits, comprenant des produits tels que du miel importé ainsi que des articles des groupes Lactalis et Avril. Les militants ont annoncé qu’ils redistribueraient ces produits aux clients affectés par leur action, tandis que le reste serait remis à des associations caritatives.