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Le 15 janvier, à 1h11 EST, le lander lunaire Blue Ghost, conçu par la société Firefly Aerospace basée au Texas, a été lancé par une fusée SpaceX Falcon 9. Cette mission vise à réaliser le deuxième atterrissage doux des États-Unis sur la Lune depuis la fin du programme Apollo.
Mission Blue Ghost
Au cours des quatre prochaines semaines, la mission, baptisée « Ghost Riders in the Sky » ou Blue Ghost Mission 1, verra le vaisseau spatial orbiter autour de la Terre à des distances de plus en plus grandes. Équipé d’une série d’instruments scientifiques provenant de la NASA, Blue Ghost se dirigera ensuite vers la Lune. Cette mission s’inscrit dans le cadre de l’initiative Commercial Lunar Payload Services (CLPS) de la NASA, qui encourage les entreprises privées à prendre en charge la livraison de ces instruments et de fournitures lunaires dans le cadre du programme Artemis.
L’importance de la Lune
Selon Ray Allensworth, directeur du programme spatial chez Firefly Aerospace, « la Lune est une sorte de porte d’entrée vers notre système solaire ; c’est un endroit ‘facile’ où aller et apprendre à être productif ». Les données scientifiques recueillies lors de ces missions CLPS ont des applications non seulement pour Artemis, mais aussi pour une future exploration interplanétaire.
Un nouveau chapitre pour Firefly Aerospace
La mission Blue Ghost Mission 1 marque un tournant pour Firefly, qui a déjà développé et lancé sa propre fusée, mais n’avait jamais envoyé de vaisseau vers la Lune auparavant. Cette mission représente également un test majeur pour CLPS, qui pourrait verser jusqu’à 2,6 milliards d’euros aux entreprises privées pour des livraisons lunaires. En février 2021, Firefly a reçu un contrat de la NASA pour la mission Blue Ghost, d’une valeur de 101 millions d’euros, un montant inférieur à ce que l’agence aurait dépensé pour construire son propre lander lunaire.
Les défis et les attentes
Thomas Zurbuchen, ancien administrateur associé de la NASA, souligne que « la construction d’un lander lunaire de manière traditionnelle coûte plus de 500 millions d’euros ». Il ajoute que chaque mission CLPS est réalisée sans ces coûts indirects, avec des systèmes développés par les entreprises elles-mêmes. NASA espère également que CLPS augmentera la fréquence des missions robotiques sur la Lune. Blue Ghost est le troisième vaisseau spatial lancé sous le programme CLPS depuis janvier 2024.
Conception du lander Blue Ghost
Le lander Blue Ghost mesure environ deux mètres de haut et 3,5 mètres de large, soit à peu près la taille de deux Volkswagen Coccinelles côte à côte. Il est conçu pour transporter jusqu’à 150 kilogrammes de charge utile vers la surface de la Lune. Pour cette mission, le lander emporte 10 instruments de la NASA, représentant le plus grand nombre de charges utiles de l’agence jamais lancées lors d’une seule mission CLPS.
Les innovations scientifiques
Blue Ghost est équipé d’instruments qui testeront de nouvelles technologies. L’un d’eux évaluera la possibilité pour les landers lunaires de détecter et d’utiliser des signaux de satellites GPS en orbite autour de la Terre. Un autre instrument cherchera à combattre la poussière lunaire en utilisant des champs électriques pour l’éliminer de la surface.
Objectifs de la mission
La mission vise à se poser dans la région de Mare Crisium, un bassin lunaire de 560 kilomètres de large. Cet endroit devrait mieux représenter la composition moyenne de la Lune que les sites d’atterrissage Apollo. Blue Ghost prévoit d’y opérer pendant 14 jours, y compris jusqu’à cinq heures durant la nuit lunaire. Les scientifiques espèrent que cette mission contribuera à répondre à des questions cruciales sur la Lune et à approfondir notre compréhension de sa structure intérieure.
Conclusion du lancement
Les résultats des missions précédentes sous le programme CLPS ont été mitigés, mais les experts estiment que cette initiative continuera probablement avec succès, indépendamment de l’issue de la mission Blue Ghost. Le programme Artemis, ainsi que CLPS, a été lancé sous la première administration Trump et a continué sous Biden, marquant une continuité rare dans l’exploration spatiale américaine.