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La justice bolivienne a décidé ce vendredi de rétablir le mandat d’arrêt émis contre l’ancien président Evo Morales, annulé seulement deux jours plus tôt. Cette mesure intervient au cœur de polémiques judiciaires et politiques qui secouent le pays andin à quelques mois de l’élection présidentielle.
Rétablissement du mandat d’arrêt malgré l’annulation précédente
Le mandat d’arrêt visant Evo Morales pour détournement de mineure avait été annulé mercredi dernier par une juge de Santa Cruz, Lilian Moreno. Cependant, une décision provisoire d’un juge du tribunal départemental de justice de La Paz a suspendu cette annulation, maintenant ainsi la procédure en cours. Le ministre de la Justice, César Siles, a confirmé que non seulement le mandat d’arrêt demeure en vigueur, mais aussi que l’accusation et la juridiction chargée de l’affaire restent actives.
Les accusations autour d’une adolescente de 15 ans
En octobre, le parquet avait ordonné l’arrestation d’Evo Morales, âgé de 65 ans, en lien avec une affaire sensible. Le leader indigène est accusé d’avoir entretenu en 2015 une relation avec une mineure de 15 ans, qui aurait donné naissance à une fille un an plus tard. Selon les autorités, cette relation aurait été conclue avec le consentement des parents de la jeune fille, en échange de certains avantages, ce qui qualifie l’affaire de traite de mineure.
Malgré ces graves accusations, Morales s’était réfugié dans sa région natale du Chapare, dans le centre de la Bolivie, où la police ne l’a pas interpellé. Il ambitionne de briguer un quatrième mandat à la présidence lors du scrutin prévu le 17 août, défiant une interdiction constitutionnelle récente.
Défense et accusations de persécution judiciaire
L’ancien président, qui a dirigé la Bolivie de 2006 à 2019, dénonce une campagne de « persécution judiciaire » menée par le gouvernement actuel de Luis Arce, son ancien ministre de l’Économie. Evo Morales rappelle qu’une enquête antérieure sur les mêmes faits avait été classée sans suite en 2020.
Il conteste fermement les accusations portées contre lui, tout en cherchant à revenir au pouvoir malgré un arrêt de la Cour constitutionnelle bolivienne datant de fin 2024, qui interdit à un président d’exercer plus de deux mandats consécutifs ou non.