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Brasilia — Les avocats de Jair Bolsonaro ont déposé une requête demandant l’acquittement de l’ancien président, poursuivi pour tentative présumée de coup d’État, alors que le dossier judiciaire avance à la Cour suprême et que Bolsonaro demeure assigné à résidence sous surveillance.
Contexte et charges
Ancien chef de l’État (2019-2022) âgé de 70 ans, Bolsonaro est accusé, avec sept collaborateurs, d’avoir tenté de maintenir son pouvoir après sa défaite face à Luiz Inácio Lula da Silva. Dans un document de 197 pages, ses avocats affirment que Bolsonaro est « innocent de toutes les accusations » et estiment que « l’absence totale de preuves » a été démontrée.
Le procès est perçu comme un tournant majeur pour la démocratie brésilienne et peut influencer durablement le paysage politique du pays, notamment en vue des échéances présidentielles de 2026.
Selon les informations disponibles, Bolsonaro avait déclaré, lors d’une audience à la Cour suprême, que « un coup d’État, c’est une chose abominable ». Cette position est reprise par les avocats qui soutiennent l’innocence de leur client et soulignent l’absence de preuves directes établissant une volonté de coup d’État.
Mesures et péripéties judiciaires
Début août, avant même l’issue du procès, Bolsonaro a été assigné à résidence et contraint de rester chez lui à Brasilia. Il porte un bracelet électronique et est interdit de s’exprimer sur les réseaux sociaux, directement ou par l’intermédiaire de tiers. Des perquisitions ont également été effectuées à son domicile et plusieurs appareils ont été saisis.
Le juge Alexandre de Moraes a averti que tout nouveau faux pas pourrait entraîner « immédiatement un ordre de détention provisoire » et a souligné le non-respect répété des mesures imposées. Moraes a également reproché à Bolsonaro d’avoir contourné l’interdiction d’expression sur les réseaux sociaux via des interventions lors de manifestations, relayées ensuite par des proches sur les plateformes numériques.
Sur le plan procédural, Bolsonaro est en situation d’inéligibilité jusqu’en 2030 pour des questions liées à des accusations sur la fiabilité du système de vote électronique, ce qui alimente les débats autour de ses capacités à concourir à la prochaine élection présidentielle.
Contexte international et réactions
Le soutien apporté par l’administration américaine n’a pas transformé l’évolution du dossier. Le 30 juillet, le département américain du Trésor a infligé des sanctions financières au juge Moraes, en réaction à la dynamique politique entourant le procès. Par ailleurs, le député Eduardo Bolsonaro, fils de l’ancien président, a dénoncé ce qu’il décrit comme un « abus de pouvoir » et a qualifié Moraes de « psychopathe hors de contrôle » sur les réseaux sociaux.
Au Brésil, Lula da Silva, âgé de 79 ans, a déjà affirmé son intention de briguer un quatrième mandat si sa santé le permet. L’ancien président Lula a lui-même été incarcéré pendant 580 jours en 2018 et 2019 pour corruption passive et blanchiment, une condamnation initiale annulée ensuite par la Cour suprême pour vice de forme, un détail qui nourrit les enjeux de la présidentielle à venir.
Le dossier demeure donc particulièrement sensible politiquement et juridiquement, avec une échéance judiciaire qui se profile dans les prochaines semaines et qui pourrait influencer le climat électoral et la position des acteurs au Brésil.