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Boualem Sansal face à la justice en Algérie : combat pour la liberté d’expression

by charles
Algérie, France

Le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, âgé de 80 ans, suscite une attention intense en pleine controverse en Algérie. Condamné en première instance à cinq ans de prison en mars dernier, l’écrivain est aujourd’hui à un tournant critique de sa procédure en appel, où il risque jusqu’à 10 ans de détention. Son procès, qui s’est déroulé le 24 juin à Alger, intervient dans un contexte de tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France.

Boualem Sansal lors de son procès à Alger

Des déclarations jugées offensantes par le gouvernement algérien

Burdené par une peine initiale pour des accusations d’atteinte à l’unité nationale, d’outrage aux institutions et de pratiques nuisant à l’économie, Boualem Sansal s’est présenté à l’audience sans avocat, se défendant avec fermeté. « C’est de la littérature. La Constitution algérienne garantit la liberté d’expression et de conscience. Cela n’a pas de sens », a-t-il affirmé. Le procureur, quant à lui, a réclamé une peine maximale de dix ans de prison ainsi qu’une amende d’un million de dinars algériens (environ 6 600 euros).

Les enjeux politiques et historiques

Le cœur du débat porte sur les déclarations de l’écrivain, notamment ses affirmations sur les frontières algériennes héritées de la colonisation française. Selon Sansal, la France a tracé ces frontières depuis 1830, et l’indépendance de l’Algérie en 1962 n’a pas remis en question cette délimitation héritée de l’époque coloniale. Il a également évoqué la déclaration du Union africaine qui a déclaré ces frontières comme étant «intangibles », une position qu’il qualifie d’interprétation historique contestée dans certains cercles.

Profondément engagé dans la critique de la politique menée par le régime et dans la réflexion sur l’histoire de son pays, l’écrivain se défend d’être un simple politique et insiste sur la nature historique de ses propos. Il a souligné que ses déclarations ne visaient pas seulement la politique, mais aussi la compréhension du passé colonial et de ses conséquences. Depuis son arrestation en novembre 2024, il fait l’objet d’un bras de fer diplomatique, notamment entre Alger et Paris, ce qui complexifie davantage sa situation. Plusieurs figures françaises, y compris le président Emmanuel Macron, ont demandé sa libération ou une grâce présidentielle, sans succès à ce jour.

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