Le Budget 2026 est au cœur des échanges à l’Assemblée nationale: le gouvernement a annoncé que les débats seraient suspendus ce week-end, raccourcissant des discussions entamées il y a plusieurs semaines sur le projet de loi de finances. La gauche critique cette décision et appelle au vote, tandis que les députés discutent des mesures fiscales prévues et des éventuels retraits d’amendements. Le calendrier financier et les chiffres clés restent contestés, alors que la majorité et les oppositions s’interrogent sur le rythme des travaux.
Calendrier budgétaire bouleversé à l’Assemblée
Le réexamen du budget de l’État, commencé il y a trois semaines, s’est heurté à un nouveau recul: le gouvernement a indiqué que les débats sur la partie recettes ne se poursuivraient pas ce week-end et reprendront lundi à 9 heures, au lieu du milieu de journée. Laurent Panifous, le ministre des Relations avec le Parlement, a déclaré: « au rythme auquel nous avançons il est évident que lundi nous ne terminerons pas les 1 900 amendements » restants sur ce premier volet. Il a ajouté que « saisi » par plusieurs groupes, l’Assemblée doit aussi tenir compte de la fatigue des députés, des collaborateurs et des administrateurs.

Mesures et réactions sur le budget 2026
Les débats sur la partie des recettes doivent reprendre lundi, mais la date précise et l’étendue des amendements restent incertaines. « Mauvaises conditions », a résumé un milieu parlementaire alors que des députés de différents groupes avaient demandé une pause ce week-end. Les socialistes affirment qu’ils procéderont « à des retraits massifs d’amendements » afin que l’Assemblée puisse « voter », tout en regrettant la décision du gouvernement. LFI indique avoir déjà renoncé à 15 % de ses amendements et être prête à en retirer davantage.
Sur le plan fiscal, l’examen a porté sur l’abattement de 10 % sur les retraites, initialement maintenu, et sur les propositions visant à le remplacer par un abattement forfaitaire de 2 000 euros, avec un rendement estimé à 1,2 milliard d’euros. L’objectif affiché par la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin serait de créer de « la solidarité entre retraités » en permettant une « baisse d’impôt pour 1,6 million » des plus modestes, tout en augmentant celui des autres. Cette mesure a suscité de vives oppositions, notamment de la gauche, de l’alliance RN-UDR et des députés LR, qui estiment qu’elle frappe le pouvoir d’achat de ceux qui ont travaillé toute leur vie.
« Il est hors de question de s’attaquer au pouvoir d’achat […] de ceux qui ont travaillé toute leur vie », a tonné Laurent Wauquiez, patron du groupe Les Républicains. Le communiste Nicolas Sansu a rappelé que la mesure provoquerait une hausse d’impôt « dès 1 667 € de pension mensuelle ». Par ailleurs, la question des taxes sur les petits colis et les droits de timbre pour obtenir un titre de séjour demeure au centre des débats, amplifiant les critiques de la gauche et des oppositions face à la gestion du texte budgétaire. L’ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels.
« On commence à travailler dans de mauvaises conditions », a lancé le député RN Jean-Philippe Tanguy. L’examen du budget de l’État, commencé il y a trois semaines, s’était interrompu durant 9 jours consacrés au budget de la Sécu, avec le vote mercredi de la suspension de la réforme des retraites de 2023. L’Assemblée est également scrutée pour les négociations autour de la taxation des plus riches et des mesures adoptées tout au long des discussions budgétaires, qui ont provoqué des réactions contrastées dans le camp gouvernemental et chez les oppositions.
L’ensemble du texte doit être transmis au Sénat le 23 novembre à minuit, selon les délais constitutionnels. Alors que des députés de gauche et des formations de l’opposition dénoncent une précipitation, la majorité tente de concilier les impératifs budgétaires et les impératifs politiques, tout en poursuivant l’examen des autres mesures fiscales encore à l’ordre du jour dans le cadre du budget 2026.
