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Budget 2026, Sébastien Lecornu, partage des efforts, partenaires sociaux : à l’issue d’une réunion mercredi, le Premier ministre a promis de poursuivre les consultations mais est resté flou sur la répartition des efforts, suscitant la déception des syndicats et des organisations patronales.
Budget 2026 : réactions des partenaires sociaux après la rencontre avec Sébastien Lecornu
Invitée du « 20 heures » de France 2 mercredi 24 septembre, la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon, a résumé l’état d’esprit des syndicats : « Il ne nous a pas convaincus. » Elle a pointé une interrogation centrale restée sans réponse : « Il y a une question fondamentale à laquelle il n’a pas répondu : est-il prêt à demander des efforts à ceux à qui on n’a rien demandé depuis des années ? », a-t-elle déclaré.
Pour Marylise Léon, le chef du gouvernement « n’a rien dit de clair sur la question du partage des efforts » et sur la manière dont cela « va se concrétiser ». « Il faut qu’il puisse répondre à ces questions », a insisté la syndicaliste. Les organisations présentes ont fait état d’une rencontre qui n’a pas permis de dissiper leurs doutes sur la stratégie budgétaire à venir.
Sébastien Lecornu détaille cinq thèmes pour poursuivre les consultations
Mercredi soir, le Premier ministre a assuré aux partenaires sociaux qu’il n’entendait pas « passer en force » et qu’il souhaitait les « revoir » rapidement, a indiqué Matignon. Il a dit vouloir « avancer en lien avec eux » et proposer des échanges « dans les prochains jours pour parler plus précisément du budget et du projet global qu’il portera ».
Le chef du gouvernement enverra « dans les prochains jours » un courrier demandant la contribution des partenaires sociaux sur cinq thématiques, précisées par Matignon :
- le « financement de la protection sociale »,
- la « réindustrialisation » et la « souveraineté économique »,
- les « conditions de travail et la qualité de vie au travail »,
- le « renforcement du paritarisme »,
- la « modernisation du marché du travail ».
Ces axes doivent servir de base aux prochains échanges entre l’exécutif et les organisations représentatives du monde du travail, tandis que le gouvernement tente de bâtir une feuille de route pour le budget 2026.
Le patronat fixe sa propre mobilisation
Après les syndicats, les représentants du patronat ont également été reçus à Matignon. Le président du Medef, Patrick Martin, a confirmé l’organisation d’un rassemblement patronal le 13 octobre, destiné à « confirmer à nos concitoyens tout ce qu’apportent les entreprises au bien commun et de faire des propositions de perspectives ».
À la sortie de l’entretien, il a déclaré : « Je suis très inquiet qu’on ne parle plus de croissance, plus de compétitivité ». Il a regretté que « les débats » aient tourné « exclusivement dans des sphères fiscalo-fiscales ». Patrick Martin a ajouté que Sébastien Lecornu lui avait fait remarquer : « Ne vous adressez pas à moi comme vous vous adressiez à Edouard Philippe, qui avait une majorité. »
Mobilisations annoncées et ultimatum syndical jusqu’au 2 octobre
Les organisations syndicales — CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires — se sont dites déçues après leur réunion avec le Premier ministre mercredi matin. Au nom de l’intersyndicale, Marylise Léon a appelé « à une nouvelle journée de mobilisation le 2 octobre », sous réserve d’une confirmation par les instances des différents syndicats.
Les syndicats sont venus à Matignon avec une longue liste de revendications : abandon du projet de budget porté sous le précédent gouvernement, davantage de justice fiscale, conditionnement des aides publiques aux entreprises aux pratiques sociales et environnementales, et abandon du recul de l’âge légal de départ à la retraite. La France insoumise, Les Écologistes, le Parti communiste et le Parti socialiste se sont rapidement associés à cet appel.
Dans un communiqué adressé vendredi, les organisations syndicales avaient donné cinq jours au Premier ministre pour qu’il réponde à leurs « revendications ». Dominique Corona, secrétaire général adjoint de l’Unsa, avertissait alors : « S’il n’a pas compris que la colère dans le pays est grande et qu’il n’y répond pas, il n’échappera pas à une seconde journée de mobilisation ».
Les manifestations du 18 septembre avaient rassemblé « plus d’un million de personnes » dans toute la France, selon la CGT, et « plus de 500 000 » selon les autorités, un chiffre cité par les organisations dans leurs communications publiques.