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Le budget de la Sécurité sociale pour 2026 occupe l’Assemblée nationale, qui a adopté samedi 8 novembre 2025 la première partie consacrée aux recettes par 176 voix pour 161 contre. Cette étape permet la poursuite de l’examen du texte et l’ouverture de la suite des débats sur les dépenses, y compris l’article-phare visant la suspension de la réforme des retraites. Selon les députés, le vote a été utile pour « ne pas faire obstacle » à ces discussions, mais les positions restent divisées. « Ne parlons pas de victoire, nous avons simplement permis que le débat vienne sur l’essentiel. Nous allons passer à la partie dépense, c’est sur cette partie-là que se trouve tout ce que les Français ont en horreur », a précisé Olivier Faure devant les caméras en sortant de l’hémicycle.
À l’Assemblée nationale, la partie recettes adoptée
La partie recettes a été adoptée à 176 voix pour et 161 contre, ce qui permet la poursuite de l’examen du texte sur la partie dépense et l’article relatif à la suspension de la réforme des retraites. Le vote a été accompagné d’un marché de tensions entre groupes : le Parti socialiste a voté pour, le Rassemblement national et La France insoumise ont voté contre, et les Républicains ainsi que Horizons ont été plus mitigés, certains députés s’abstenant ou marquant leur présence différemment. Dans le cadre des échanges, Le Monde évoquait la possibilité que le groupe majoritaire s’abstienne lors du vote prévu le 12.
Le texte a été largement remanié durant les débats cette semaine, et de nombreuses mesures d’économies du gouvernement ont été supprimées. Cette complexité explique, selon les interventions des responsables, pourquoi l’enjeu demeure de taille et pourquoi les parlementaires souhaitent maintenir le cap sur les discussions, même si l’équilibre des votes reste fragile. Le ministère des Relations avec le Parlement avait aussi appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat « se poursuive » sur les dépenses, et non pour enrayer le processus.

Des divisions et réactions en marge
Le vote a mis en évidence des divisions au sein du camp gouvernemental. Renaissance et MoDem présents ont voté pour, Horizons s’est partagé, et LR s’est abstenu. Des écologistes et des communistes se sont tenus à des positions éparses, reflétant une coalition fragilisée autour de ce texte largement remanié. Après le vote, Olivier Faure a de nouveau mis en avant la distinction entre le vote et le soutien au gouvernement en déclarant que, selon lui, RN et LFI avaient « fait le jeu du pire » en votant contre la partie recettes.
« Notre vote, il n’a qu’une seule motivation : ne pas faire obstacle à ces débats », avait déclaré Jérôme Guedj (PS) dans l’hémicycle, rappelant que le but était de permettre la poursuite des discussions sur la dépense et sur l’article relatif à la réforme des retraites. Jean-Luc Mélenchon (LFI) a pour sa part fustigé le PS pour avoir « fait adopter l’infâme partie » sur les recettes, dans une respiration de la bataille politique qui anime le périmètre gauche.
Le camp gouvernemental est également confronté à des questionnements sur des choix fiscaux et sur le financement, notamment autour d’un impôt de production (C3S) rétabli dans une délibération, que le RN a dénoncé comme une mesure rééquilibrante du budget final et a voté contre. Les échanges ont aussi mis en lumière des variations d’attentes entre les formations qui ont soutenu le texte et celles qui l’ont rejeté ou modéré leur soutien.
La suite des débats sur les dépenses et l’article sur la réforme des retraites
La suite du calendrier parlementaire prévoit que l’examen de la partie dépenses du budget de la Sécu se poursuive, avec en ligne de mire l’article-phare suspendant la réforme des retraites. Les discussions sont programmées jusqu’à mercredi, avec deux journées de relâche liées à lArmistice du 11-Novembre. Le texte poursuit néanmoins sa route en dépit des centaines d’amendements encore en discussion, et l’échéance constitutionnelle pourrait influencer le rythme des votes.
Sur le volet « recettes », plusieurs amendements soutenus par la gauche — PS, LFI et communistes — ont été adoptés, notamment pour une hausse de la CSG sur les revenus du patrimoine et pour dégager environ 2,8 milliards d’euros de recettes supplémentaires, des mesures qui ont alimenté les débats sur le déficit prévisionnel. Le gouvernement s’est dit favorable à maintenir ces options en vue des prochaines étapes, même s’il n’a pas approuvé l’ensemble des mesures et souhaite les garder sur la table pour la navette parlementaire.
En parallèle, des réactions publiques et des analyses politiques ont souligné que l’examen de ce budget demeure l’un des temps forts de l’année parlementaire, avec des enjeux majeurs pour le pouvoir d’achat et les finances publiques. Le texte s’inscrit dans un contexte où les socialistes insistent sur leur utilité pour les Français, et où les oppositions réaffirment leur droit de scruter et de dénoncer les choix fiscaux et budgétaires du gouvernement.