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Le vote sur le budget de la Sécurité sociale (PLFSS) s’annonce crucial à l’Assemblée, avec le gouvernement cherchant des abstentions et des soutiens dans un paysage politique morcelé. Le texte prévoit la suspension de la réforme des retraites et des ajustements sur les dépenses et les recettes de la Sécu. Les échanges autour des chiffres et des alliances s’enchaînent, et les avertissements sur le déficit et les équilibres parlementaires pèsent sur la suite du processus.
Budget de la Sécu à l’Assemblée: vote clé et risques pour Lecornu
Dans les coulisses, le gouvernement poursuit son effort pour obtenir des abstentions et le soutien de certains groupes, tout en avertissant que sans texte, le déficit de la Sécu pourrait atteindre 30 milliards d’euros en 2026. Selon la ministre de la Santé Stéphanie Rist, le déficit final devrait se situer autour de 19,6 milliards d’euros, même si 4,5 milliards d’euros sont transférés des caisses de l’État pour donner de l’air à la Sécu. L’issue du scrutin reste incertaine et les votes ne seront pas unanimes au sein des formations.

Le Premier ministre, nommé il y a trois mois à Matignon, a renoncé à recourir au 49.3 et défend la méthode des « petits pas ». « Le texte « n’est pas satisfaisant » mais « je ne suis pas partisan du chaos, je ne propose pas de voter contre. Je n’ai jamais voulu que le gouvernement de Sébastien Lecornu tombe », a ajouté l’ex-Premier ministre. « Sébastien Lecornu m’a dit plutôt d’appeler des députés Horizons », rapporte une ministre Renaissance.
Le Premier ministre tente aussi d’arracher des abstentions des écologistes avec un amendement visant à augmenter l’objectif des dépenses de l’assurance maladie (Ondam) de 3% au lieu de 2%, soit un milliard d’euros. « L’abstention est une possibilité », a reconnu mardi matin la présidente du groupe des Verts Cyrielle Chatelain qui attend dans l’hémicycle un « engagement » du gouvernement sur le fait que « chaque euro voté pourra être dépensé par les soignants ». Une assurance donnée quelques minutes plus tard par la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin. En direction des élus d’outre-mer, M. Lecornu a proposé un amendement pour financer davantage la santé de ces territoires.
– Déficit à 19,6 milliards –
Le gouvernement ne cesse d’avertir que si aucun texte n’est adopté, le déficit de la Sécu flamberait à 30 milliards d’euros en 2026, contre 23 en 2025. Selon la ministre de la Santé Stéphanie Rist, il devrait se situer dans le texte final à 19,6 milliards d’euros. En comptant toutefois 4,5 milliards d’euros transférés des caisses de l’État pour donner de l’air à la Sécu – ce qui reporte le problème, pointe la droite. L’issue du scrutin est d’autant plus incertaine que les votes ne seront pas unanimes au sein des groupes. Renaissance, le MoDem, le PS et le groupe indépendant Liot devraient voter majoritairement pour, quand les insoumis et l’alliance RN-UDR devraient voter contre. Les communistes se dirigent vers un vote majoritairement contre. Chez LR, Bruno Retailleau a appelé à ne pas voter un « budget socialiste » qui « prépare un crash social ». Mais certains élus opposés à la réforme des retraites pourraient voter pour. Si le texte est adopté, son chemin n’est pas terminé pour autant: il repartira au Sénat, avant de revenir à l’Assemblée, à qui le gouvernement pourra alors donner le dernier mot.

Des positions qui se dessinent chez Renaissance, LR et Horizons
Sur les bancs, les positions se précisent: Renaissance, le MoDem, le PS et le groupe indépendant Liot devraient voter majoritairement pour le texte, tandis que les insoumis et l’alliance RN-UDR envisagent le vote contre. Les communistes se dirigent vers un vote majoritairement contre. Chez LR, Bruno Retailleau a appelé à ne pas voter un « budget socialiste » qui « prépare un crash social ». Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, a lui aussi invité à privilégier l abstention ou à peser sur les voix qui pourraient basculer.
Dans Horizons, Edouard Philippe affiche une posture favorable à l abstention, affirmant ne pas être « partisan du chaos ». Selon LCI, il a recommandé à ses députés de s’abstenir et a assuré qu’une « très large majorité » du groupe s’abstiendrait. La proposition d’augmenter l Ondam est également au centre des discussions. La CFDT, par sa secrétaire générale Marylise Léon, a appelé à « absolument » voter le budget de la Sécurité sociale, insistant sur l’importance du vote pour l’hôpital et les finances publiques.
La CFDT et les fédérations hospitalières soulignent l’urgence de l’adoption du PLFSS, alors que les discussions en coulisses se poursuivent pour sceller des majorités et des marges de manœuvre autour des articles sensibles.
Vers un Sénat et une finalisation incertaine
Si le texte est adopté, son chemin n’est pas terminé pour autant: il repartira au Sénat, avant de revenir à l’Assemblée, à qui le gouvernement pourra alors donner le dernier mot. Cette issue, attendue par les différentes formations, pourrait conditionner le calendrier parlementaire et la room pour d’autres mesures liées à la sécurité sociale.
Source : AFP