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Budget de la Sécurité sociale 2026: tensions autour de l’hôpital

by charles
France

Les députés français se penchent ce mardi soir sur le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, une étape clé pour le financement de l’hôpital et des soignants. Le vote intervient dans un contexte où les écologistes, qui ont voté contre la partie recettes, se disent en position de force et réclament des clarifications sur les moyens distribués à l’hôpital. Le gouvernement espère adopter le texte grâce à un amendement visant à accroître les dépenses de l’assurance maladie et à sécuriser les ressources nécessaires. À l’issue de la journée, les discussions pourraient encore évoluer selon les concessions qui seront acceptées ou non par les parlementaires écologistes.

À l’Assemblée, un vote serré sur le PLFSS 2026 et l’hôpital

Pour cela, le gouvernement a déposé un amendement visant à augmenter les dépenses de l’Assurance maladie de 2 à 3 %. L’objectif, derrière cette démarche, est de parvenir à faire voter le budget de la Sécurité sociale ce mardi. À l’intention des écologistes, le ministre de l’Économie Roland Lescure avait confirmé dimanche qu’il devrait y avoir un dernier amendement pour augmenter l’objectif des dépenses de l’Assurance maladie, revendication importante de ce groupe.

Ce mardi matin, sur RMC, la présidente du groupe écologiste et social, Cyrielle Chatelain, a indiqué qu’une abstention des députés écologistes, susceptible de permettre l’adoption du PLFSS, était désormais une « possibilité ». Le groupe écologiste et social a voté contre (la partie « recettes ») pour une raison, c’est qu’il n’y avait pas suffisamment de recettes pour garantir des moyens constants pour les soignants. C’est-à-dire qu’on ne voulait pas qu’on demande aux soignants de faire la même chose avec moins d’argent, rappelait-elle sur RMC.

Aujourd’hui, (lors de la fin de l’examen de la partie « dépenses ») on va avoir un amendement qui va augmenter les dépenses, les moyens qui sont mobilisables pour la santé. Donc bien évidemment, ça nous fait réfléchir et aujourd’hui l’abstention est une possibilité. Mais « on a besoin de clarification sur les moyens de l’hôpital » de la part du gouvernement, si bien que « jusqu’à la toute dernière seconde, nous attendrons de voir la réalité de ce qui est mis sur la table » avant de décider de s’abstenir ou de voter contre le texte, prévient Cyrielle Chatelain.

«Je ne veux pas voter sur des promesses. Je veux que le vote de l’Assemblée soit un vote en dur, et qu’il y ait un engagement du gouvernement de dire ‘chaque euro voté pourra être dépensé par les soignants’».

«La deuxième clarification, c’est l’équilibre, vu qu’on n’a pas assez de recettes, l’équilibre se fait via des transferts du budget de l’État vers le budget de la sécurité sociale, notamment parce que quand on étudie le PLFSS, il y a beaucoup de députés, notamment à droite, qui votent des exonérations de cotisations et en fait ça fait des trous dans le budget de la sécu. Eh bien nous, ce qu’on veut savoir c’est où vont être trouvés ces 4 milliards d’euros sur le PLFSS».

Enfin, concernant «le budget de l’hôpital», «il manque 800 millions d’euros», selon Cyrielle Chatelain. «Donc on a besoin de clarification sur les moyens…»

Débat sur le budget de la sécurité sociale et les écologistes à l’Assemblée
Débat sur le budget de la sécurité sociale et les écologistes à l’Assemblée, 9 décembre 2025.

Réactions et enquête interne sur les pressions d’intérêts

Hier [lundi], nous avons assisté à ce que la politique peut donner de pire : un chantage au vote, a lancé la présidente des députés écologistes lors des questions au gouvernement à l’Assemblée. Cyrielle Chatelain a ensuite demandé au Premier ministre l’assurance que les objectifs de la France en matière d’énergies renouvelables seront maintenus quelle que soit l’issue du vote sur le budget de la Sécurité sociale.

Le Premier ministre lui a répondu en annonçant avoir lancé « une enquête interne » et « saisir la justice ». « Un groupe d’intérêt a tenté de s’immiscer dans les discussions politiques entre le gouvernement et votre groupe politique. (…) Je ne peux pas avoir une suspicion d’une défense d’intérêts quelle qu’elle soit », a-t-il argué. « Il n’y a pas de moratoire (…) sur les énergies renouvelables », qu’il s’agisse de l’éolien en mer, du solaire ou de la géothermie, a aussi assuré Sébastien Lecornu.

«On a mené l’enquête interne hier [lundi] : à aucun moment un conseiller n’a fait pression sur quelque entreprise ou syndicat que ce soit», assure l’entourage du Premier ministre à France Télévisions. «Il semblerait que des groupes d’intérêt jouent un drôle de jeu, et nous allons tirer ça au clair», ajoute la même source.

Ce que cela signifie pour l’avenir de l’hôpital et des soignants

Pour les écologistes, le point fossile du débat demeure les moyens alloués à l’hôpital et les marges de manœuvre pour garantir des soins de qualité sans creuser davantage le déficit structurel. Ils demandent des clarifications sur l’équilibre du budget et sur la façon dont les transferts de l’État vers la sécurité sociale seront réalisés. Les échanges laissent entrevoir une tension durable entre les objectifs écologiques et les impératifs financiers du système hospitalier.

À l’issue de ce débat, le vote pourrait fixer ou non les conditions d’un redressement financier qui implique directement les services hospitaliers et les professionnels de santé. Les acteurs qu’ils soient parlementaires, gouvernementaux ou économiques attendent des chiffres concrets et des engagements clairs sur l’usage effectif de chaque euro voté pour les soignants et les patients.

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