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Chine face à crise boursière avec problèmes économiques

by Marie

Selon le journal L’Économiste, les investisseurs étrangers qui étaient autrefois attirés par les actions chinoises se retirent de plus en plus, avec des ventes nettes atteignant deux milliards de dollars rien qu’en janvier dernier.

Dans un contexte économique instable, le marché boursier chinois fait face à une crise qui suscite des inquiétudes tant chez les investisseurs locaux que étrangers. L’éviction du président de la Commission de régulation des valeurs mobilières chinoises, Yi Huiman, témoigne du sérieux de la situation, avec une instabilité persistante sur le marché.

Cette évolution survient après la disparition de plus de 6 billions de dollars de capitalisation boursière en Chine et à Hong Kong au cours des trois dernières années, le composite de Shanghai atteignant son plus bas niveau en cinq ans le 5 février dernier.

L’éviction de Huiman s’inscrit dans une longue série de limogeages de responsables régulateurs en Chine à la suite de baisses des prix des actions. Son prédécesseur, Liu Shiyu, a été limogé en 2019 et a ensuite été accusé de corruption, tandis que Xia Jiang, ancien président de la Commission des valeurs mobilières et des bourses chinoises, a été sacrifié en guise de bouc émissaire pour l’effondrement du marché en 2015, selon L’Économiste.

Des rapports mettent en lumière une tendance préoccupante où le gouvernement chinois, en particulier l’entourage du président Xi Jinping, intensifie ses efforts pour réprimer les opinions négatives sur les perspectives économiques du pays.

Le Ministry of State Security a émis des avertissements contre la propagation de récits pessimistes, faisant allusion à une campagne de répression contre les opinions dissidentes. Les mesures préventives prises par Citigroup et la revitalisation de l' »article 23″, sujet controversé à Hong Kong, soulignent les efforts du gouvernement pour contrôler la circulation de l’information.

Ces développements représentent un défi majeur pour les économistes, les banquiers privés et les sociétés de presse étrangères opérant en Chine.

Pression sur le leadership chinois en raison de la contraction

Le journal souligne que la récente baisse du marché boursier s’ajoute aux perspectives économiques sombres en Chine, principalement en raison de la situation difficile du marché immobilier.

Avec la baisse des prix et des ventes depuis plus d’un an, les décideurs luttent pour empêcher une correction, ce qui accentue les défis économiques.

Économie de Beijing illustrée par un billet de cent yuans chinois avec un drapeau chinois

La pression sur le marché boursier actuel s’ajoute aux perspectives économiques sombres en Chine (Associated Press)

Pékin est confronté à plusieurs craintes découlant de la crise, car plus de 200 millions de citoyens chinois détiennent des actions, exposant ainsi les responsables aux reproches populaires pour les perturbations du marché. Les plateformes de médias sociaux sont devenues des moyens d’expression du mécontentement, allant jusqu’à spéculer sur des menaces potentielles telles que des bombes ou des substances toxiques recherchées à la Bourse de Shanghai.

Recul des investisseurs étrangers

Le journal indique que les données réglementaires en vigueur depuis la fin janvier dernier, notamment l’engagement de « Central Huijin », une branche d’investissement appartenant au gouvernement chinois, à acheter des actions pour stabiliser le marché, ont laissé les gestionnaires de fonds étrangers mal à l’aise. La campagne contre la vente à découvert et la possibilité de mesures à l’encontre des instruments de couverture comme la vente à découvert ont accru les craintes parmi les investisseurs étrangers.

Cette incertitude réglementaire a entraîné un important retrait des investisseurs étrangers des marchés chinois, craignant d’être retenus et accusés de crimes financiers.

Les investisseurs locaux et étrangers attendent avec impatience la création éventuelle d’un fonds de sauvetage gouvernemental, dont les rumeurs font état d’une valeur d’environ deux billions de yuans (280 milliards de dollars), soit environ 3 % de la capitalisation boursière en Chine.

Réformes à long terme

Alors que la Chine fait face à la crise actuelle, des réformes à long terme visant à remodeler les dynamiques boursières du pays sont en cours d’examen. L’une des principales orientations, selon L’Économiste, est de passer d’une collecte de fonds à la préservation de la richesse des investisseurs, dans le but de créer un marché davantage « orienté investisseurs ». Cela implique moins d’introductions en bourse (IPO) initiales et plus de liquidités dirigées vers le trading secondaire.

Le plan du gouvernement comprend également l’augmentation de la capitalisation boursière des entreprises détenues par l’État, actuellement évaluée à la moitié de celle des entreprises privées. Les réformes proposées visent à mettre en place un « système d’évaluation aux caractéristiques chinoises » pour renforcer les prix des actions des entreprises d’État en éduquant les investisseurs sur leurs rôles sociaux plus larges.

Les décideurs cherchent également à rendre les entreprises d’État plus attrayantes pour les investisseurs en fournissant des mesures telles que le rendement des actions, des bénéfices réguliers et le rachat d’actions.

Bien que ces réformes puissent représenter un défi étant donné le contexte actuel de contraction économique, le gouvernement les envisage simultanément avec des plans plus vastes pour attirer les investissements étrangers et rendre les marchés boursiers chinois plus compétitifs à l’échelle mondiale.

Cependant, dans le contexte de la crise actuelle, une transition permanente sur les marchés nécessitera des mesures globales et ambitieuses, selon le journal.

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