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Alger : Budget record de 128 milliards de dollars pour 2025

by Sara
Algérie

Alger : Budget record de 128 milliards de dollars pour 2025

Le gouvernement algérien se prépare à mettre en œuvre le plus grand budget financier de l’histoire du pays, suite à l’approbation récente par le Conseil des ministres, présidé par Abdelmadjid Tebboune. Ce budget vise principalement à améliorer les conditions de vie et à encourager l’investissement.

Les indicateurs globaux du projet de loi de finances 2025 révèlent une allocation de dépenses publiques d’environ 16,8 trillions de dinars (126 milliards de dollars), soit une augmentation de 9,9 % par rapport au budget 2024.

Dans ce cadre financier sans précédent, le gouvernement a décidé d’injecter 600 milliards de dinars supplémentaires (4,5 milliards de dollars) dans le bloc des salaires pour couvrir les augmentations salariales dans divers secteurs et de nouveaux postes de travail, représentant un volume total de 5,34 trillions de dinars (40 milliards de dollars), soit 34 % du budget de l’État.

Parmi les chiffres marquants, nous notons une hausse continue des fonds alloués aux transferts sociaux (subventions aux prix, aides aux catégories vulnérables), atteignant 5,9 trillions de dinars (44 milliards de dollars), soit 36 % du budget général.

Budget 2025 - Aide sociale

Les autorités prévoient un déficit budgétaire d’environ 62 milliards de dollars pour l’année prochaine.

Par ailleurs, le gouvernement table sur une croissance économique de 4,5 %, avec un produit intérieur brut atteignant 278,71 milliards de dollars l’année prochaine, et des exportations de biens s’élevant à 50,90 milliards de dollars, tout en prévoyant une augmentation des réserves de change à 72,95 milliards de dollars.

Mesures de soutien au pouvoir d’achat

Lors d’une présentation devant le parlement, le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a annoncé la création d’environ 100 000 nouveaux postes de travail pour 2025.

Dans le cadre des mesures de soutien au pouvoir d’achat, le ministre a déclaré que la trésorerie prendrait en charge les intérêts pendant la période de report et réduirait le taux d’intérêt sur les prêts accordés par les banques publiques à 100 % pour la construction de logements et des infrastructures connexes.

Le projet de loi de finances prévoit également une extension de l’autorisation accordée aux banques pour accorder des prêts à la consommation aux ménages, afin d’inclure l’acquisition de services (comme la santé, les voyages, etc.).

Le gouvernement a également exempté les importations de viandes blanches congelées de la taxe sur la valeur ajoutée, tout en prolongeant l’exemption temporaire de cette même taxe sur la vente de légumineuses sèches, de riz, de fruits et légumes frais, d’œufs de consommation, de poulet et de dinde produits localement.

Mise en œuvre des engagements électoraux

En analysant les chiffres, le professeur Keddi Abdelmadjid, directeur du laboratoire de mondialisation et des politiques économiques à l’Université « Alger 03 », a expliqué que la loi de finances 2025 s’inscrit dans un contexte politique et économique particulier.

Il a précisé que le président Tebboune a établi le cadre financier pour mettre en œuvre ses engagements électoraux pour son second mandat, tout en se préparant à annoncer un nouveau gouvernement qui présentera son plan d’action.

Soutien aux catégories vulnérables

D’un point de vue économique, le porte-parole estime qu’un niveau de croissance de 4,3 % est parmi les meilleurs taux du continent africain, avec une inflation prévue à 4,9 % et un excédent du solde commercial et des paiements.

Il a également souligné que l’allocation de 19 % des dépenses publiques à l’investissement direct représente un élément positif du budget 2025.

Les autorités se concentrent sur les infrastructures de projets agricoles majeurs dans le sud, ainsi que sur l’extension de l’électricité rurale dans 14 wilayas et la réhabilitation du barrage vert et des réseaux de distribution d’eau potable et industrielle, en plus des projets de dessalement.

Nouvelles mesures de financement

Le professeur Salih Salhi, directeur du laboratoire de partenariat et d’investissement à l’Université « Setif 1 », a indiqué que le projet de plan budgétaire triennal 2025-2027 repose sur une politique de financement par déficit.

Il a expliqué que la phase actuelle nécessite une transition progressive des méthodes de financement basées sur l’endettement lié à une inflation ainsi qu’aux prêts, vers de nouveaux instruments de financement basés sur la propriété et l’économie réelle.

Il a mentionné le financement par le biais des sukuk souverains et des sukuk d’entreprises pour soutenir les investissements réels en dehors du budget général, en mobilisant une part importante des ressources du marché parallèle.

Le professeur a également souligné l’importance d’attirer une part des sukuk d’investissement islamiques sur les marchés régionaux et internationaux, dont la valeur a dépassé 850 milliards de dollars en 2023, et qui sont diversifiés dans leurs activités.

En conclusion de ses propositions, il a mis l’accent sur le développement des revenus des biens de l’État par des modalités de financement islamiques, en particulier celles liées au système de concession des terres agricoles.

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