Table of Contents
Axel Dumas, le PDG d’Hermès, a récemment pris la tête de la Bourse de Paris, propulsant ainsi la famille Dumas en première position dans le classement des fortunes françaises pour la première fois en 30 ans. Ce succès a été salué par Alexandre Viros, ancien administrateur du groupe, qui décrit Dumas comme « inquiet sans être pessimiste » et souligne son humilité face aux résultats obtenus.
Un tournant dans sa carrière
Le succès d’Hermès, célèbre pour ses carrés de soie et ses pochettes en cuir, n’est pas une surprise. La marque incarne des valeurs telles que la qualité, la créativité et l’excellence, suscitant admiration et jalousie parmi les concurrents. Les clients, quant à eux, attendent souvent jusqu’à deux ans pour certains modèles de sacs. Dans un contexte où de nombreuses entreprises du luxe éprouvent des difficultés, Hermès se distingue par sa résilience, affichant une marge de 40,5 % l’an dernier et une croissance de 9 % au premier trimestre.
Malgré cette réussite, Axel Dumas reste une figure moins connue que d’autres patrons de grandes marques, comme Bernard Arnault. Héritier de Thierry Hermès, fondateur de la maison en 1837, il appartient à la sixième génération de la famille. Ce dandy élégant, qui a récemment célébré son 55e anniversaire, a prenant le poste de dirigeant après avoir travaillé à New York pour BNP Paribas sur demande de son oncle, Jean-Louis Dumas, ancien PDG d’Hermès.
Une vision héritée et un sens du devoir
Axel Dumas a été influencé par sa mère, Michèle, qui était directrice générale adjointe de la maison. Son sens du devoir et son ouverture aux autres sont des traits qu’il a hérités d’elle. Dominique Senequier, présidente du fonds Ardian, mentionne son empathie et sa sensibilité, qu’il dissimule souvent derrière un humour décalé. Philippe Ginestié, l’avocat de la société, souligne son intelligence, sa mémoire et sa capacité à traiter rapidement l’information.
Dans les années 2000, Dumas a gravi les échelons grâce à un parcours façonné par son mentor, Patrick Thomas. En 2010, il a même été envoyé à Harvard pour parfaire sa formation avant de devenir gérant d’Hermès.
Un chiffre d’affaires multiplié par quatre
Un moment clé de sa carrière a été l’entrée de LVMH au capital d’Hermès, ce qui a entraîné une réforme de la structure familiale, renforçant ainsi la légitimité d’Axel. En tant que porte-parole de la résistance contre l’assaut de LVMH, il a participé à la création de la structure anti-OPA H 51. La paix signée avec Bernard Arnault en 2014 a marqué un tournant, avec Dumas signant l’accord en tant que gérant soutenu par la famille.
Sa méfiance envers l’extérieur, renforcée par cette expérience, est visible dans ses déclarations, se qualifiant de « paranoïaque optimiste ». Son bilan après douze années de direction montre une multiplication par quatre de son chiffre d’affaires et une valorisation par neuf, tout en préservant l’image de marque.
Une responsabilité sociale et familiale
La mission d’Axel Dumas est de préserver l’héritage familial tout en maintenant l’unité au sein de la famille. Estelle Brachlianoff, administratrice chez Veolia, note l’absence de contestation des décisions de Dumas au sein de la famille. Malgré des défis, comme l’affaire Nicolas Puech, il parvient à maintenir une harmonie avec ses cousins, renforçant ainsi la solidité d’Hermès.
Impliqué dans des causes sociales, Dumas distribue chaque année 4 000 euros à tous les employés. Son style de vie se distingue aussi : il préfère passer du temps avec sa famille plutôt que de participer à des dîners mondains.
Pensée philosophique et transmission
Axel Dumas est reconnu pour son érudition, ayant étudié la philosophie. Il aborde des sujets complexes lors de discussions, citant des penseurs comme Platon et Marx. Ses préoccupations incluent l’économie mondiale et la nécessité d’une transmission efficace de l’entreprise à la prochaine génération.
Alors qu’il se considère comme un passeur, la question demeure : trouvera-t-il un successeur capable de maintenir le niveau d’excellence d’Hermès ? Cette interrogation résonne comme un défi pour l’avenir de la marque, en tenant compte de son héritage et des enjeux contemporains.