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Budget 2025 : Gagnants et perdants du plan de financement

by Chia
France

Les plafonds prévisionnels du Budget 2025 en France

Le document tant attendu par les commissions des Finances du Parlement vient de leur être transmis. Cet ouvrage, qui détaille les plafonds de dépenses envisagés pour chacune des missions de l’État, est crucial pour la préparation du budget 2025.

Un tiré à part pour préparer le prochain budget

Le document, connu sous le nom de tiré à part dans le jargon budgétaire, s’étend sur treize pages et présente les plafonds prévisionnels destinés aux missions des différents ministères. Rédigé sur la base des dépenses décidées par le gouvernement démissionnaire en août, celui-ci n’augmente pas le plafond de 2024, qui reste ainsi fixé à 492 milliards d’euros pour 2025. Notons qu’une absence d’indexation de ces dépenses sur l’inflation, prévue à près de 2 % pour 2025, pourrait générer une économie d’environ dix milliards d’euros.

Les gagnants du Budget 2025

Parmi les missions budgétaires, celle de « Défense » se distingue nettement avec une augmentation de 7 % par rapport à la loi de finances initiale de 2024, atteignant ainsi 50,5 milliards d’euros. Cette hausse s’inscrit dans un contexte international tendu, marqué par des événements comme l’invasion de l’Ukraine et le conflit à Gaza.

La mission « Sécurités », comprenant la police et la gendarmerie, devrait également voir ses crédits augmentés de 3 %, portant le budget à 17,2 milliards d’euros. Cette progression vise à optimiser le traitement des demandes d’asile, entre autres.

Les perdants du Budget 2025

Inversement, certains secteurs subiront des baisses significatives. Le budget dédié au travail et à l’emploi enregistrera une chute de 7 %, se chiffrant à 30,8 milliards d’euros, avec des coupes principalement affectant l’apprentissage et France Compétences. L’aide publique au développement sera réduite de 19 %, à 5,4 milliards, tandis que l’agriculture verra son budget diminuer de 6 %, s’établissant à 4,7 milliards. La fonction publique sera particulièrement touchée, avec une baisse de 27 %, ne s’élevant plus qu’à 800 millions d’euros.

Ailleurs, des hausses inférieures à 2 % ont été projetées, comme pour la justice (+1 % à 10,2 milliards) ou l’Éducation nationale (+0,15 % à 64,5 milliards), tandis que le budget de la culture, stable en valeur absolue, va en réalité se réduire.

Les collectivités locales et leurs financements

Concernant la dotation globale de fonctionnement (DGF), qui constitue l’un des principaux concours financiers de l’État aux collectivités locales, elle restera stable en 2025, à hauteur de 27,2 milliards d’euros. Cette reconduction intervient après une augmentation de 320 millions d’euros en 2023 et en 2024.

Au total, les concours financiers de l’État aux collectivités s’élèveraient à 54,8 milliards d’euros, incluant 100 millions d’euros de dépenses exceptionnelles, notamment liées à la tempête Alex. En 2024, le gouvernement avait prévu un budget de 54,7 milliards d’euros, intégrant déjà des dépenses exceptionnelles de 500 millions.

Une situation budgétaire alarmante

Le Premier ministre, Michel Barnier, a qualifié mercredi de « très grave » la situation budgétaire actuelle de la France. Avec un déficit public excessif, le pays doit respecter une trajectoire faite par le gouvernement démissionnaire : un déficit de 5,1 % du PIB cette année, puis de 4,1 % en 2025, et enfin en dessous de 3 % d’ici 2027. Pourtant, de nombreux experts jugent cette échéance désormais inatteignable.

La hausse rapide des dépenses des collectivités territoriales, conjuguée à des recettes de l’État sous-estimées, fragilise ce plan. Si aucune mesure corrective n’est adoptée, le déficit public pourrait atteindre 5,6 % en 2023, et 6,2 % en 2025.

Des efforts nécessaires pour redresser les finances

Des mesures importantes seraient nécessaires pour faire face à cette situation financière délicate. Cependant, il n’est pas encore dévoilé si le gouvernement optera pour des coupes marquées dans les dépenses, une augmentation des impôts, ou un compromis entre ces deux approches.

Après sept années de baisses fiscales, Michel Barnier a évoqué la possibilité de rétablir certains prélèvements, une option qui pose problème au sein de la droite et chez certains membres de la majorité présidentielle.

Du côté des recettes, le gouvernement envisage d’intégrer rétroactivement au budget 2024 un montant de 3 milliards d’euros issus d’une taxe sur les rachats d’actions et sur les énergéticiens. En parallèle, après avoir annulé 10 milliards d’euros de crédits en février, Bercy a gelé 16,5 milliards d’euros supplémentaires depuis lors.

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