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La croissance économique française a atteint 0,3% au deuxième trimestre, dépassant les attentes malgré un contexte national et international incertain, notamment en raison des mesures protectionnistes des États-Unis et d’un effort budgétaire majeur en France.
Une croissance meilleure que prévu
Cette augmentation du produit intérieur brut (PIB) de la France, deuxième économie de la zone euro, surpasse les prévisions de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), qui anticipait une croissance de 0,2% après +0,1% au premier trimestre.
« C’est vraiment une bonne nouvelle : 0,3%, ça veut dire que depuis le début de l’année, on a une croissance légèrement supérieure à 0,5% », a déclaré le ministre français de l’Économie, Eric Lombard, sur la radio RTL. Il a également souligné que le gouvernement vise une croissance de 0,7% pour l’année 2025.
Des bases fragiles
Bien que la croissance ait été positive, sa composition suscite des inquiétudes. Comme au début de l’année, ce sont les stocks qui ont contribué positivement à la croissance, avec une augmentation de 0,5 point. Les stocks représentent les biens produits mais non vendus, notamment dans les secteurs aéronautique et automobile.
Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, a déclaré : « Cela reste une croissance qui repose sur des bases très fragiles. La demande intérieure est quasi nulle et la production est trop dynamique par rapport à la demande domestique et extérieure. »
La consommation des ménages a légèrement augmenté de 0,1%, après un recul de 0,3% au premier trimestre, principalement en raison d’une hausse de la consommation alimentaire. Cependant, le taux d’épargne des ménages a atteint 18,8% en début d’année, un record hors période Covid.
Incertitudes budgétaires
Un facteur d’incertitude majeur est le budget 2026, dont les grandes orientations ont été présentées le 15 juillet par le Premier ministre français François Bayrou. L’objectif est de réduire le déficit public de 5,4% à 4,6% du PIB, le plus élevé de la zone euro.
Les mesures incluent un effort de 43,8 milliards d’euros, qui passe notamment par un gel des prestations sociales et des dépenses budgétaires, hors Défense. Pour l’heure, cet effort budgétaire n’a pas eu d’impact significatif sur la consommation des administrations publiques, qui a crû de 0,2% au deuxième trimestre.
Commerce extérieur et perspectives futures
La contribution du commerce extérieur à la croissance est restée négative, avec une baisse de 0,2 point, en raison d’une augmentation des importations qui a contrebalancé le léger rebond des exportations. Pour 2025, l’Insee prévoit une croissance de 0,6%, nettement inférieure à celle de 2024.
Eric Lombard a noté que l’accord commercial en cours aura un impact « mesuré » sur l’économie française, mais Maxime Darmet craint que la situation économique se complique au second semestre, en raison de faibles nouvelles commandes dans le secteur manufacturier.