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France
État des lieux des dépenses publiques en France
Alors que le nouveau gouvernement envisage des coupes dans les dépenses publiques en France, une analyse minutieuse des comptes révèle qu’il n’existe pas de trésor caché majeur. La France détient un record mondial en matière de dépenses publiques, un fait souvent souligné par les économistes libéraux. Selon le Fonds monétaire international (FMI), en 2022, la France a consacré 58,3 % de son produit intérieur brut (PIB) à ses dépenses publiques, surpassant nettement des pays comme l’Italie (56,7 %), la Belgique (53,5 %), l’Allemagne (52,5 %) et le Danemark (44,9 %).
Une nécessité d’analyser la situation
Face à ce constat, la question se pose : la puissance publique doit-elle vraiment se mettre au régime ? La droite, retrouvant le pouvoir, pourrait proposer une telle approche. Cependant, avant de se lancer dans une chasse aux dépenses excessives, il est crucial de bien comprendre le diagnostic. Le ratio « dépenses publiques/PIB » présente plusieurs limites. Par exemple, une chute significative du PIB peut artificiellement faire grimper ce ratio, comme cela a été observé en Ukraine, où les dépenses publiques représentaient 65 % du PIB en 2022, contre 40 % l’année précédente.
De plus, ce ratio peut induire en erreur. En réalité, l’État ne s’approprie pas plus de la moitié des richesses produites. En 2022, les prélèvements de l’État s’élevaient à 53,5 % des richesses françaises, tandis que la redistribution atteignait 58,3 %, à travers des prestations sociales ou des services tels que l’éducation et la sécurité.
Détails sur les dépenses sociales
En se focalisant sur les dépenses sociales, nous constatons que sur les 735 milliards d’euros alloués par les administrations de sécurité sociale en 2023, 554 milliards étaient destinés aux prestations sociales. Ces montants ont principalement été utilisés pour couvrir les risques liés à la vieillesse et à la maladie. L’administration publique, quant à elle, fournit des informations par « mission », permettant ainsi une évaluation claire des grands postes de dépense, dont l’éducation, la sécurité, et l’écologie.
Il est important de noter que les collectivités locales, souvent critiquées pour leur gestion, voient leurs dépenses ne pas croître proportionnellement au PIB depuis quinze ans, malgré des transferts de compétences de l’État. En 2023, la France a enregistré un déficit budgétaire de 154 milliards d’euros, principalement attribué à l’État (-157,2 milliards), alors que les collectivités locales avaient un déficit de 9,9 milliards, avec la Sécurité sociale affichant un excédent de 13,2 milliards.
Une hausse nécessaire des recettes
Pour résoudre ce déficit, certains plaident pour des coupes dans les dépenses publiques en France. Toutefois, cela semble illusoire sans une augmentation des recettes. En imaginant une suppression radicale du déficit en un an, les coupes nécessaires s’élèveraient à 154 milliards d’euros, représentant environ la moitié des retraites versées chaque année dans le pays. Cela équivaut presque au double du budget de l’Éducation nationale ou presque quatre fois celui de la transition écologique.
Les besoins économiques, sociaux et écologiques sont si pressants qu’il serait irréaliste de penser que la France puisse retrouver une stabilité financière sans envisager une hausse de ses recettes.
Retrouvez notre série « 10 questions pour comprendre le débat budgétaire 2025 » pour approfondir votre connaissance sur ces enjeux cruciaux.