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Le 10 juin dernier, une foule s’est rassemblée au restaurant Le Georges, situé au Centre Pompidou à Paris, pour un événement organisé par Bernard Hayot, un acteur majeur de la grande distribution ultramarine. Laurent Le Bon, président du centre culturel, a même plaisanté sur le fait qu’il faudrait renommer l’établissement en l’honneur de Hayot, qui est également mécène de l’exposition _Paris noir_, mettant en avant des artistes parisiens anticoloniaux. L’événement a rassemblé des élus locaux, des personnalités du monde des affaires, et des célébrités telles que l’animateur de TF1, Harry Roselmack.
Démarche de transparence du GBH
Le Groupe Bernard Hayot (GBH), qui gère des enseignes comme Carrefour, Decathlon, Fnac et Mr Bricolage dans les départements d’outre-mer, fait face à des critiques croissantes sur le coût de la vie en Martinique. Les accusations d’abus de position dominante et de hausse des prix lancées par des politiques, syndicats et experts ont incité Stéphane Hayot, directeur général et fils de Bernard Hayot, à redorer l’image de l’entreprise. Il a reconnu que leur discrétion a parfois été perçue comme de l’opacité et a annoncé une volonté de transparence en publiant les comptes consolidés du groupe, affichant un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros avec un résultat net de 4 % et 2,2 milliards d’euros de capitaux propres.
Un contre-récit face aux critiques
Pour contrer les accusations, Stéphane Hayot a engagé des agences de communication influentes à Paris et a entrepris de se présenter comme un allié du peuple. Il se défend des critiques qui le décrivent comme un conglomérat tout-puissant en affirmant qu’il lutte réellement contre la vie chère et revendique le statut de distributeur le moins cher du marché. Son objectif est clair : renforcer la présence de GBH sur le marché ultramarin tout en se faisant un défenseur de la culture locale.
Affrontement avec les autorités
Stéphane Hayot est également confronté à des défis législatifs. Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a exprimé ses préoccupations concernant la concentration économique en outre-mer et a prévu une loi sur la vie chère qui pourrait impacter le groupe. Hayot a plaidé pour que les vraies causes de la vie chère, liées notamment aux frais d’acheminement, soient examinées par le gouvernement, plutôt que de cibler la concentration du marché. Il a souligné que la présence de GBH était essentielle au tissu économique local, employant 18 000 personnes et participant à des initiatives humanitaires.
Une stratégie d’internationalisation
Enfin, pour réduire sa dépendance à l’outre-mer, GBH se tourne vers l’international. Hayot évoque les conseils de son père sur l’importance de diversifier les activités à l’étranger, ayant déjà pris pied en Côte d’Ivoire, au Costa Rica et au Maroc. Actuellement, 30 % de son chiffre d’affaires proviennent de l’international, ce qui représente un enjeu crucial pour la pérennité du groupe en cas de renforcement de la concurrence en outre-mer.