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Gestion immobilière de l’État : entre délaissement et renouveau

by Sara
Gestion immobilière de l'État : entre délaissement et renouveau
France

La gestion immobilière de l’État en France traverse une période de renouveau, alors qu’elle s’efforce de transformer ses biens vacants en opportunités économiques. L’une des histoires marquantes est celle d’un immeuble de trois étages situé au 60 rue Jean-de-la-Fontaine, dans le XVIe arrondissement de Paris. Construit par l’architecte Hector Guimart en 1910 pour le textile vénitien Paul Mezzara, cet élégant bâtiment art nouveau a été cédé le 18 juin 2025 à deux investisseurs privés, dans le cadre d’un bail emphytéotique de 80 ans, avec l’intention de le transformer en musée.

Un projet gagnant-gagnant

Ce nouveau contrat permet à l’État de se délester d’un bien immobilier sous-utilisé, tout en recevant une part du chiffre d’affaires des investisseurs chaque année. L’État a tenté sans succès de vendre le bâtiment pour près de 7 millions d’euros depuis 2015, et après plusieurs appels à projets infructueux, cette solution semble être une issue bénéfique. Elle offre à l’État une rentrée d’argent sans les coûts d’entretien associés.

Une situation préoccupante pour le parc immobilier de l’État

Si le bâtiment Mezzara redémarre, de nombreux autres biens, comme des écoles et des casernes, continuent de se dégrader en raison d’un manque d’acheteurs. L’an dernier, les ventes d’immobilier public ont atteint un niveau historiquement bas, avec seulement 549 cessions pour 222 millions d’euros de recettes.

Initiatives gouvernementales pour une meilleure gestion

Lors d’une annonce budgétaire le 15 juillet, François Bayrou a présenté la création d’une foncière publique, chargée de gérer et moderniser le parc immobilier de l’État tout en réduisant sa taille. Thomas Cazenave, député et ancien ministre, soutient que l’objectif est de diminuer le parc de 25 % d’ici 2032.

Un patrimoine immobilier colossal

Avec près de 194 456 bâtiments représentant plus de 96 millions de mètres carrés et 30 918 terrains non bâtis, le patrimoine de l’État est évalué à environ 75 milliards d’euros. Ce trésor est nettement supérieur à celui de nombreux pays européens, mais l’État peine à se défaire de certains biens, souvent considérés comme difficiles à vendre.

Une gestion à améliorer

La gestion immobilière de l’État est critiquée pour son manque d’efficacité. Un rapport du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques a souligné un inventaire lacunaire, rendant difficile une gestion efficace. Un registre numérique a été mis en place, mais il est mal renseigné, avec seulement 63 % des biens correctement documentés.

Les défis à relever

Le rapport souligne également le besoin urgent de travaux coûteux. Les dépenses d’entretien plafonnent à 7,2 milliards d’euros entre 2012 et 2020, alors que les mises aux normes et la rénovation énergétique pourraient nécessiter jusqu’à 67 milliards d’euros supplémentaires. Face à cette situation financière délicate, la mise en place d’une foncière publique pourrait offrir une solution, mais le défi de la valorisation des biens immobiliers reste majeur.

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