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Hausse des loyers et crise du logement pour les déplacés en Syrie
À Damas, la hausse des prix des loyers des appartements est devenue une réalité courante pour les déplacés fuyant la guerre, en raison d’une demande accrue et d’une offre limitée. Cette situation a entraîné une crise du logement qui pèse sur les déplacés et les résidents, selon des observateurs.
Les villes et villages de Homs, de Damas et de ses environs connaissent cette crise, aggravée par une vague de déplacés venus du Liban et de milliers de familles syriennes retournant dans ces régions à la suite des récents bombardements israéliens au Liban.
Une augmentation alarmante des loyers
Les augmentations des loyers à Damas et dans sa banlieue varient entre 25 % et 100 %. Un employé de 44 ans, Mohammed, vivant à Qudsia, a exprimé son désespoir face à cette situation : « C’est comme si tout ce que nous avions vécu n’était pas suffisant ». Il travaille 10 heures par jour, mais son revenu couvre à peine la moitié de ses dépenses mensuelles, et la récente augmentation du loyer a rendu sa situation encore plus difficile.
Conditions de vie précaires
La famille de Mohammed, composée de six membres, vit de manière très limitée depuis leur déplacement de Deir Ezzor à Damas il y a huit ans. Leur revenu total mensuel est de 2 millions et 100 000 livres syriennes (environ 141 dollars), alors que leur loyer a grimpé à 1 million et 150 000 (78 dollars).
Les réalités du marché locatif
Dans les quartiers de Damas et ses environs, les loyers des appartements connaissent une forte augmentation, en parallèle avec l’arrivée de milliers de déplacés. Les loyers mensuels pour un appartement de deux chambres varient entre 1,5 million et 3 millions de livres syriennes (100-200 dollars) pour les appartements non meublés, et entre 3 millions et 5 millions de livres (200-340 dollars) pour les appartements meublés.
Dans certaines zones, les loyers atteignent des sommets, notamment dans les régions les plus touchées par l’afflux de déplacés.
Exploitation des déplacés
Des agents immobiliers profitent de cette situation pour augmenter les loyers de manière significative, ou forcer les locataires à quitter leurs logements, afin de les remplacer par des nouveaux arrivants plus fortunés. Les frais supplémentaires comprennent des commissions, équivalentes à un mois de loyer, ainsi qu’un montant de garantie, représentant environ la moitié du loyer mensuel.
Un système locatif difficile
Une femme déplacée, Insaf, a raconté son expérience : elle a dû payer trois mois de loyer à l’avance en dollars pour obtenir un logement à Sahnaia, à Damas. Son loyer mensuel s’élevait à 2 millions et 300 000 livres (156 dollars), mais elle a dû débourser 10 millions et 350 000 livres (700 dollars) pour entrer dans son appartement, incluant le loyer, la commission et la garantie.
Contexte de la crise
La situation actuelle rappelle les crises précédentes, notamment lors de l’afflux de réfugiés irakiens en 2003, et de déplacés libanais en 2006. Les acteurs du marché immobilier semblent exploiter cette situation pour maximiser leurs gains, considérant que les déplacés libanais disposent de ressources financières importantes.
Selon les autorités libanaises, plus de 400 000 personnes auraient traversé la frontière vers la Syrie au cours des deux dernières semaines, ajoutant aux défis déjà présents dans le secteur du logement en Syrie.
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