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En avril 2025, malgré la persistance de la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, les chiffres du commerce extérieur chinois ont surpris par leur résilience. Alors que de nombreux analystes anticipaient une chute significative des importations, les données officielles publiées révèlent une baisse bien moins prononcée, témoignant d’une dynamique économique complexe au cœur de tensions commerciales majeures.
Le président chinois Xi Jinping lors de sa visite au Vietnam, le 14 avril 2025.
Une hausse inattendue des exportations en pleine guerre commerciale
À la veille de négociations entre Pékin et Washington prévues en Suisse, la Chine a annoncé une progression spectaculaire de 8,1 % de ses exportations en avril, un résultat quatre fois supérieur aux prévisions initiales qui tablaient sur une augmentation autour de 2 %. Cette performance intervient alors que les relations commerciales bilatérales sont au plus bas suite aux multiples vagues de droits de douane instaurées par l’administration Trump.
Depuis janvier, de nouveaux droits de douane cumulés jusqu’à 145 % ont été appliqués par les États-Unis sur les produits chinois, certains secteurs voyant même des surtaxes atteindre 245 %. En représailles, Pékin a répliqué en imposant des droits de douane à hauteur de 125 % sur les importations américaines, accompagnés de mesures ciblées.
Escalade commerciale et espoirs de désescalade
Malgré cette tension croissante, les États-Unis n’attendent pas un accord majeur lors des discussions à Genève, mais espèrent toutefois une désescalade. Une première trêve a été annoncée par Donald Trump avec Londres, visant à réduire la surtaxe de 25 % sur les voitures importées à seulement 10 % pour les véhicules britanniques, illustrant une volonté de réduire certaines tensions commerciales.
La Chine, de son côté, maintient sa position ferme en refusant de céder tant que les droits de douane américains ne seront pas levés dans leur intégralité.
Exportations en baisse vers les États-Unis, mais importations résilientes
Si les exportations globales ont augmenté, celles à destination des États-Unis ont chuté de 17,6 % en avril par rapport au mois précédent. Cette baisse s’explique en partie par des mécanismes de contournement tels que le transbordement dans d’autres pays et des contrats signés avant l’instauration des droits de douane. Selon Zhiwei Zhang, président et économiste en chef de Pinpoint Asset Management, ces effets temporaires devraient s’estomper, entraînant un ralentissement progressif des données commerciales dans les mois à venir.
En revanche, la chute des importations chinoises a été limitée à 0,2 %, alors que les analystes tablaient sur un recul de 6 %. Cette donnée est scrutée de près, car elle reflète la demande des consommateurs chinois, toujours affectée par une consommation intérieure faible et les incertitudes économiques liées à la guerre commerciale.
Mesures de soutien à l’économie chinoise
Pour soutenir cette économie fragilisée, la Banque populaire de Chine, dirigée par Pan Gongsheng, a annoncé une baisse de 0,5 point de pourcentage du taux de réserve obligatoire afin de faciliter l’accès au crédit. Par ailleurs, le taux d’intérêt applicable aux prêts immobiliers d’une durée supérieure à cinq ans a été réduit à 2,6 % contre 2,85 % auparavant.
Ces mesures constituent l’un des efforts les plus importants depuis septembre pour relancer la croissance économique chinoise. Toutefois, les spécialistes soulignent l’absence de mécanismes de relance plus structurels, indispensables pour un redressement durable.
Perspectives incertaines malgré les négociations en cours
Selon Gary Ng, économiste senior pour l’Asie-Pacifique chez Natixis, même si une réduction des droits de douane venait à se concrétiser suite aux pourparlers entre Washington et Pékin, les incertitudes commerciales continueront de favoriser un découplage structurel entre les deux économies. Cette dynamique pourrait compliquer le rétablissement d’une relation commerciale stable à moyen terme.