Table of Contents
Alors que les restructurations se multiplient dans plusieurs secteurs de l’économie française, une question brûlante persiste : pourquoi l’emploi dans le commerce suscite-t-il autant d’indifférence politique comparée à celui de l’industrie ? Dominique Schelcher, directeur général de la Coopérative U, a récemment exprimé son inquiétude sur ce déséquilibre, mettant en lumière une fracture dans la reconnaissance et le soutien apportés aux différents secteurs d’activité.
Une mobilisation politique forte pour l’industrie, mais pas pour le commerce
Le 1er mai dernier, les figures de la gauche française, de Marine Tondelier à Olivier Faure, ont manifesté leur soutien aux salariés d’ArcelorMittal à Dunkerque, confrontés à 636 suppressions de postes. Ces mobilisations ont été accompagnées d’appels récurrents à la nationalisation de l’entreprise, illustrant l’importance accordée à l’industrie dans le débat public et politique.
En revanche, ce même élan de solidarité politique fait cruellement défaut pour les employés du commerce. Par exemple, les 1 000 salariés de la marque d’habillement Jennyfer, placée en liquidation judiciaire fin avril, n’ont reçu aucune attention publique similaire. Ce silence interroge sur la hiérarchie implicite du travail dans la société française.
Le cri d’alarme de Dominique Schelcher
Dans un message publié sur les réseaux sociaux le 5 mai, Dominique Schelcher a dénoncé cette « indifférence assourdissante » face aux restructurations et disparitions d’enseignes commerciales majeures telles que Camaïeu ou Habitat. Il rappelle que, bien que le soutien à l’industrie et à l’agriculture soit essentiel, le commerce ne bénéficie pas du même respect ni de la même considération.
Il souligne également que malgré la reconnaissance temporaire du rôle du commerce durant la crise du Covid-19 ou lors des mesures visant à renforcer le pouvoir d’achat en période d’inflation, la France semble globalement « ne pas aimer le commerce ». Cette attitude se traduit, selon lui, par un « immense plan de licenciements à bas bruit » qui passe largement inaperçu dans le paysage médiatique et politique.
Les répercussions économiques et sociales
Le secteur du commerce, pourtant crucial pour l’emploi et la vitalité économique locale, subit une vague de fermetures et de suppressions de postes qui menace la diversité commerciale et les tissus sociaux. Cette indifférence politique risque d’aggraver les conséquences, notamment dans les territoires où l’industrie n’est pas dominante et où le commerce représente une part significative de l’emploi.
Les exemples récents de Camaïeu et Habitat illustrent ces disparitions successives. Le phénomène révèle une fracture dans la manière dont la société valorise les différents types d’emplois, avec un impact direct sur les salariés concernés et sur l’économie nationale.