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Les États-Unis poursuivent, avec un zèle presque comique, leur grande descente historique – sous l’œil goguenard d’une Histoire qui n’a jamais cessé de tirer les ficelles.
Menaces commerciales envers le Brésil
Hier, à la première heure, voici ce que titrait CNN :
« Le président américain Donald Trump a menacé mercredi le Brésil d’imposer des droits de douane paralysants de 50 % à compter du 1er août, selon une lettre adressée au président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva. Dans cette missive publiée sur Truth Social, M. Trump accuse Lula de mener une ‘chasse aux sorcières qui devrait cesser IMMEDIATEMENT’ en raison des poursuites visant l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro. »
Une politique étrangère inédite
Le président des Américains a déclaré ceci :
« L’idée que les pays BRICS essaient de s’éloigner du dollar, pendant que nous restons là à regarder, est TERMINEE. Nous allons exiger de ces pays apparemment hostiles qu’ils s’engagent à ne pas créer une nouvelle monnaie BRICS, ni à soutenir une autre monnaie pour remplacer le puissant dollar américain, sinon ils seront confrontés à des droits de douane de 100 % et devront s’attendre à dire adieu à la vente dans la merveilleuse économie américaine. Ils peuvent aller chercher un autre pays pour se faire avoir. Il n’y a aucune chance que les BRICS remplacent le dollar américain dans le commerce international, ou ailleurs, et tout pays qui essaiera de le faire devrait dire bonjour aux tarifs douaniers et au revoir à l’Amérique ! »
Un contexte économique préoccupant
Voici le décor actuel : les autorités fédérales viennent d’adopter un programme colossal de nouvelles taxes, d’emprunts et de dépenses. La dette publique, qui s’élève déjà à 34 000 milliards d’euros, est désormais projetée à plus de 54 000 milliards d’euros dans dix ans. Quant aux intérêts, qui dépassent déjà 930 milliards d’euros par an, ils atteindront bientôt les 1 800 milliards d’euros.
Le seul espoir qui reste aux États-Unis pour faire face à ce problème serait de connaître une croissance du PIB suffisamment vigoureuse pour compenser l’explosion de la dette. Si les déficits se maintiennent autour de 6 % à 7 % du PIB, il faudrait une croissance équivalente pour stabiliser la situation. Or Deloitte table sur une croissance de seulement 1,4 % en 2025, et de 1,5 % en 2026.
Les initiatives anti-croissance
Pour ne rien arranger, toutes les grandes initiatives de politique publique actuelles sont totalement anti-croissance. Entre l’asphyxie du commerce par des droits de douane incertains et arbitraires, et l’endettement sans fin, on dirait Achab harnaché à sa baleine blanche : les autorités fédérales finiront par sombrer avec leur obsession.
La farce historique de l’Histoire
Les États-Unis ont escaladé la montagne impériale. S’ils voulaient entamer la descente et affronter leur destin final, que pourraient-ils bien faire autrement ? Saper leur propre économie avec des déficits, de la dette, de l’inflation et une monnaie de singe ? Ils l’ont fait. Se mettre à dos leurs alliés avec des exigences absurdes ? C’est fait aussi.
L’Histoire s’esclaffe. « Je suis satisfaite de vous, bande d’idiots. »
Bill Bonner est le co-auteur de plusieurs best-sellers comme L’inéluctable faillite de l’économie américaine, L’empire des dettes et Hormegeddon. Dans son dernier livre, Gagner ou Perdre, il explore l’avancée de nos sociétés modernes, leurs hauts et leurs bas – et révèle en chemin la règle unique qu’une société doit suivre si elle espère progresser.