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La guerre en Gaza : Retour à la période de la Troque
La crise de liquidités, causée par la guerre israélienne sur Gaza depuis le 7 octobre 2023, a contraint plus de deux millions de Palestiniens dans cette région assiégée à adopter des méthodes de troque pour leurs transactions quotidiennes, une pratique qui remonte à près de 6000 ans avant notre ère, avant l’apparition de la monnaie.
La réalité de la troque à Gaza
Abdallah Sharshara, un activiste de Gaza, est l’un de ceux qui ont été contraints par la guerre israélienne à recourir au système de troque. Sur son compte Facebook, il révèle qu’en raison d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser à cause du manque de liquidités, il a dû échanger « une dette contre deux litres d’huile de cuisson ».
Depuis le début des hostilités à Gaza, la crise de liquidités est devenue un problème aigu, aggravé par l’arrêt de tous les distributeurs automatiques, excepté un qui fonctionne de manière sporadique au camp de réfugiés de Nuseirat, au centre de la bande de Gaza.
L’impact sur la vie quotidienne
La Banque centrale palestinienne n’a pas pu ouvrir ses agences en raison des bombardements israéliens, des coupures de courant et de la perte des services Internet. La troque est ainsi devenue une nécessité pour les citoyens, leur permettant d’échapper à l’augmentation des prix et aux abus de certains commerçants qui exploitent la situation en offrant des liquidités contre des frais atteignant actuellement 25 % des montants retirés.
« Nous vivons à Gaza une époque de troque », déclare l’activiste Maha Aouni. Dans une publication sur Facebook, elle ajoute que les gens échangent leurs biens à cause de « la pauvreté et du manque d’argent, comme un pot de fromage contre un kilo de farine, ou une bouteille d’huile contre un kilo de sucre ».
Groupes de troque
Les habitants de Gaza ne doutent pas de l’efficacité de la troque alors que la famine et le manque de liquidités s’intensifient. Ahmad Al-Maqid a même créé un groupe sur Facebook intitulé « Marché de troque de Gaza 2024 ». Dans les publications, on peut lire des demandes telles que « échanger une petite roue de vélo contre une plus grande pour un enfant de 12 ans » ou « échanger des pois en conserve contre des fèves ».
Avec la menace de la famine qui plane sur le nord de Gaza, Ahmad Khalifa demande « un poulet d’au moins 2,5 kg contre une demi-carton d’œufs et 50 shekels » dans la région de la place, à l’ouest de Gaza.
La situation économique désastreuse
En juin dernier, le taux de chômage à Gaza a atteint près de 80 % depuis le début de la guerre israélienne, et l’économie du secteur s’est contractée d’environ 83,5 %, selon des données de l’Organisation internationale du travail. Des estimations internationales indiquent que Gaza a perdu plus de 201 000 emplois à cause de la guerre.
La fermeture du point de passage de Rafah et le contrôle de l’armée israélienne depuis début mai ont entraîné une grave pénurie d’aide alimentaire et humanitaire à Gaza.
Une crise humanitaire majeure
Malgré les avertissements des organisations internationales sur la menace de famine dans le nord de Gaza, et au milieu d’une crise réelle qui se profile dans le centre et le sud du secteur, des organisations humanitaires accusent Israël de ne pas répondre aux normes des États-Unis pour permettre l’entrée de davantage d’aide humanitaire à Gaza, affirmant que les conditions dans le secteur sont pires que jamais.
Avec le soutien des États-Unis et sous les yeux du monde entier, Israël a lancé une guerre contre Gaza depuis le 7 octobre 2023, causant environ 147 000 morts et blessés palestiniens, dont la plupart sont des enfants et des femmes, et plus de 10 000 disparus, dans l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.