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Renforcement de l’économie sociale et solidaire en France
Un symbole… dont on attend beaucoup. Cet état d’esprit caractérise les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS), qui accueillent avec enthousiasme la réintroduction d’un ministère dédié à leur secteur, dirigé par Marie-Agnès Poussier-Winsback, députée (Horizons, Seine-Maritime) âgée de 57 ans. Au sein du gouvernement Attal, l’ESS était auparavant sous la responsabilité d’Olivia Grégoire, qui s’occupait également des PME, du commerce, de l’artisanat et du tourisme. « Les symboles ont leur importance : nous nous réjouissons de l’existence de ce ministère et de la reconnaissance qu’il implique, surtout qu’il est logé à Bercy », déclare Benoît Hamon, ancien candidat socialiste à la présidentielle et actuellement président d’ESS France, une organisation représentant le secteur.
Qu’est-ce que l’économie sociale et solidaire ?
L’économie sociale et solidaire regroupe l’ensemble des entreprises fonctionnant sous divers statuts (entreprises à but lucratif, coopératives, mutuelles, associations ou fondations), qui sont fondées sur des principes de solidarité et d’utilité sociale. En France, plus d’un million de structures contribuent à cette dynamique, représentant plus de 10 % de l’activité économique. Les acteurs de l’ESS soulignent l’importance de ces structures : « Dans un contexte de désertification des services publics, elles incarnent souvent le dernier kilomètre de l’intérêt général, constituant le point de contact ultime pour certains Français avec des services essentiels tels que la petite enfance ou le soutien aux personnes âgées », ajoute Benoît Hamon.
Une reconnaissance attendue par les employeurs
Hugues Vidor, président de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (UDES), un syndicat patronal regroupant 220 000 employeurs, se félicite également de ce nouveau ministère. « Ce que nos employeurs attendent, c’est une reconnaissance à la hauteur de leur contribution », affirme-t-il. À travers divers secteurs tels que le soin, l’éducation populaire et le sport, « l’économie sociale et solidaire est un pilier indispensable de notre société, et les employeurs de l’ESS méritent un soutien fort et concret de l’État. Pas de demi-mesures, pas de coupes budgétaires », insiste-t-il, appelant plutôt à la mise en place d’« un plan ambitieux ».
Les défis à relever pour l’économie sociale et solidaire
L’UDES a estimé que les dix milliards d’économies budgétaires annoncées par le gouvernement précédent ont eu un impact négatif de deux milliards sur l’ESS, englobant les coupes liées à l’accès au logement, le handicap, la dépendance, l’asile et l’intégration. Benoît Hamon partage les préoccupations de l’UDES : « Si de nouvelles économies étaient décidées, cela provoquerait des faillites et des plans sociaux massifs à l’échelle nationale. Il serait irresponsable d’affaiblir davantage cette présence locale, dont les acteurs ont largement contribué à mobiliser contre le Rassemblement national. »
Pour celui qui a contribué à l’adoption de la loi ESS il y a dix ans, « au-delà des symboles, il est essentiel d’établir une programmation budgétaire pluriannuelle pour le secteur. Ce sera le premier test majeur pour le gouvernement dans ce domaine. »