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La CMA abandonne son enquête sur le partenariat Amazon-Anthropic
En avril dernier, l’Autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) avait exprimé ses préoccupations grandissantes à propos du marché de l’intelligence artificielle (IA) générative, en particulier concernant les modèles fondamentaux. Dans ce contexte, la CMA avait ouvert une enquête de fusion de phase 1 sur l’accord entre Amazon et Anthropic. Cependant, elle a récemment annoncé qu’elle ne poursuivrait pas cette enquête, déclarant que cela « ne relève pas de sa compétence ».
L’interruption de l’enquête saluée par les deux entreprises
Dans un communiqué détaillé, l’autorité britannique a indiqué que le partenariat impliquant un investissement de 4 milliards de dollars d’Amazon dans la start-up ne répondait pas aux critères nécessaires pour justifier une enquête selon la réglementation britannique sur les fusions.
Les deux entreprises ont réagi avec satisfaction à cette décision. Un porte-parole d’Amazon a déclaré : « Nous nous félicitons de la décision de la CMA qui reconnaît son absence de compétence concernant cette collaboration ». De son côté, un représentant d’Anthropic a souligné que la société demeure « indépendante et que nos partenariats stratégiques ne compromettent en rien notre gouvernance ou notre liberté de collaboration. »
Un investissement significatif sans fusion à l’horizon
Pour rappel, fin septembre 2023, Anthropic avait annoncé qu’Amazon prévoyait un investissement immédiat de 1,25 milliard de dollars, suivi d’un autre montant de 2,75 milliards de dollars à débloquer ultérieurement. En mars dernier, la start-up a effectivement reçu cette seconde tranche, portant l’investissement total d’Amazon à 4 milliards de dollars comme convenu.
Le 24 avril, la CMA avait demandé aux deux sociétés de soumettre leurs arguments concernant leur rapprochement stratégique. Cependant, le 8 août, l’organisme a ouvert une enquête sur une potentielle fusion entre les deux entreprises. Le 27 septembre, la CMA a tranché en affirmant que le partenariat entre Amazon et Anthropic « ne relevait pas des dispositions relatives aux fusions de l’Enterprise Act 2002. »
Les craintes des régulateurs face à l’essor des partenariats
Plus tôt dans le mois, deux autres entreprises du secteur, Microsoft et Inflection AI, avaient également échappé à l’examen des autorités antitrust. Microsoft avait conclu un accord de licence de 650 millions de dollars avec Inflection AI, ce qui lui permettait d’utiliser les modèles d’IA générative de la start-up. Toutefois, cet accord a soulevé des inquiétudes, car Microsoft a profité de la situation pour recruter un grand nombre de salariés et dirigeants d’Inflection AI.
Enfin, les deux sociétés ont été soutenues par une décision favorable de la Cour de Justice de l’Union européenne, ce qui a conduit les États membres concernés à retirer leur demande initiale.
Alors que la pression s’intensifie autour des jeunes pousses évoluant dans le secteur de l’IA, il apparaît que les régulateurs peinent à surveiller efficacement le marché. La dépendance des start-up vis-à-vis des géants technologiques en matière de ressources informatiques pourrait aggraver la situation à l’avenir.