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Alors que leurs investissements coûteux dans l’intelligence artificielle menaçaient de peser sur leurs comptes, les géants de la tech américains ont publié ces derniers jours des résultats record. De quoi leur donner davantage de moyens pour poursuivre la course à l’IA.
Résultats impressionnants des géants de la tech
L’intelligence artificielle générative serait-elle en passe de devenir rentable, moins de trois ans après l’irruption de ChatGPT ? Alors que leurs investissements colossaux dans le domaine avaient semé le doute, les géants de la tech ont annoncé des résultats impressionnants ces derniers jours. Jeudi 24 juillet, Alphabet (Google) publiait ainsi un chiffre d’affaires trimestriel de 90,8 milliards d’euros, en progression de 13,8 % par rapport à l’année passée. Mercredi 30 juillet, c’était au tour de Microsoft d’éblouir Wall Street, avec 70,5 milliards d’euros de revenus semestriels (+ 18 %). De quoi permettre au passage au groupe de Redmond de franchir temporairement les 4 000 milliards d’euros de capitalisation le lendemain, quelques semaines seulement après Nvidia.
Un autre jeudi, le 31 juillet, a été marqué par les résultats spectaculaires de Meta (43,3 milliards d’euros de revenus trimestriels, + 22 %), tandis qu’Apple, pourtant en retard dans l’IA, a fait mieux que résister (85,5 milliards d’euros, + 9,6 %). Enfin, ce vendredi 1er août, Amazon a clos le bal, avec des résultats supérieurs aux estimations (157,2 milliards d’euros, + 13,3 %). Un chiffre qui masque cependant une progression de « seulement » 17,5 % de son activité cloud, AWS, là où ses rivaux Azure (Microsoft) et Google Cloud ont respectivement bondi de 39 % et de 32 % – c’est pourquoi le cours de l’entreprise a chuté de 6 % après l’annonce.
Levier commun : l’intelligence artificielle
Derrière ces performances extraordinaires, un levier commun : l’intelligence artificielle, notamment générative. Meta en tire des bénéfices via l’amélioration de la recommandation de contenus à ses utilisateurs ou du choix des emplacements publicitaires pour les annonceurs. Les géants du cloud Google, Amazon et Microsoft en profitent pour enrichir leur offre de services et faire croître leurs plateformes.
L’IA, un business déjà rentable ?
Ces résultats ne sont pas pour déplaire aux géants de la tech, car l’IA nécessite des investissements colossaux. S’il faut construire de nouvelles infrastructures pour répondre à l’explosion de la demande dans le cloud, cette technologie nécessite des ressources de calcul propres et extrêmement coûteuses, à l’instar des cartes graphiques Nvidia. Google a prévu de dépenser 80 milliards d’euros cette année, contre 50 milliards en 2024, là où Meta compte investir des « centaines de milliards d’euros » dans de nouveaux centres de données de pointe.
Il faut également recruter les meilleurs talents, coûte que coûte. Mark Zuckerberg a cherché à le faire en acquérant la start-up Scale AI pour 13 milliards d’euros et en recrutant son PDG, Alexandr Wang. L’entreprise a même proposé un package de 230 millions d’euros sur 4 ans à un jeune chercheur, Matt Deitke.
Ces investissements laissaient craindre un effondrement des marges des géants de la tech, or c’est l’inverse qui semble se produire. Le bénéfice net de Google (25,5 milliards d’euros) a crû de 19 % par rapport à l’an passé ; celui de Microsoft (24,9 milliards d’euros) de 24 % ; celui de Meta (16,8 milliards d’euros) de 36 %.
L’impact des droits de douane
« Ces résultats exceptionnels sont une belle réussite pour les techno-optimistes », a écrit Dan Ives, analyste chez Wedbush. Une réussite qui devrait se confirmer dans les mois à venir. « Les chiffres et les prévisions montrent qu’il existe encore une marge de progression importante en termes de croissance et de monétisation de la révolution de l’IA. Le marché ne prend pas encore pleinement la mesure de la vague de croissance qui se profile, alimentée par environ 1 800 milliards d’euros de dépenses prévues sur les trois prochaines années. »
Restera à connaître l’impact des droits de douane et des éventuelles mesures de rétorsion mises en place par leurs principaux territoires d’activité, Europe en tête. Le ministre français délégué chargé du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a affirmé qu’il n’y avait « pas de tabou à avoir » pour rééquilibrer la balance commerciale des services, largement au bénéfice des États-Unis.