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Les États-Unis ont annoncé la levée de l’interdiction d’exporter vers la Syrie des services, produits, biens et technologies américaines à usage civil. Cette décision, annoncée mercredi par le département du Commerce, autorise désormais l’exportation de logiciels, d’équipements civils et de certains matériels liés à l’aviation civile sans licence préalable.
La mesure fait suite à une précédente décision du département du Trésor américain qui a supprimé, le 24 août dernier, certaines dispositions de sanctions inscrites au registre fédéral. Ces évolutions ouvrent de nouvelles perspectives pour la reprise économique syrienne après quatorze ans de conflit.
Réactions officielles
Le gouverneur de la Banque centrale de Syrie, Abdel Qader al-Hassriya, a salué les décisions, estimant qu’elles contribueront directement aux efforts de réforme monétaire et bancaire.
Le ministre des Finances, Mohammad Yassir Barnia, a déclaré que l’ouverture américaine devrait avoir des effets positifs sur les secteurs financier et bancaire, ainsi que sur l’industrie syrienne dans son ensemble.
Répercussions économiques
Les experts s’accordent à considérer la levée des restrictions comme un tournant pour la relance économique, notamment parce qu’elle intervient après quatorze ans de guerre.
Plusieurs points clés ressortent :
- L’accès à la technologie américaine peut stimuler la production et moderniser les entreprises locales.
- L’assouplissement permet d’importer des équipements et logiciels civils sans licences préalables, facilitant la rehabilitation d’infrastructures.
- La décision s’inscrit dans un ensemble de mesures plus larges, incluant la réouverture possible de canaux de paiements internationaux comme le système SWIFT.
Le spécialiste Ammar Youssef souligne le rôle central de la technologie américaine pour relancer les économies en développement et considère cette décision comme indissociable d’autres mesures financières visant à normaliser les échanges.
Secteurs bénéficiaires
Les économistes identifient plusieurs secteurs qui devraient bénéficier le plus de la levée des sanctions :
- Télécommunications et technologies : importation de matériels, logiciels et services associés.
- Infrastructures : rénovation des réseaux d’énergie, d’eau et des transports grâce à des investissements privés et à des équipements modernes.
- Industrie : accès à des machines et pièces détachées avancées, ainsi qu’à des services de maintenance et de mise à niveau.
- Énergie : opportunités pour les entreprises impliquées dans l’exploration et la production de pétrole et de gaz.
- Agriculture : introduction de techniques d’irrigation et de semences améliorées pour accroître la productivité.
Adham Qudaimati rappelle que l’industrie pourrait être la grande gagnante, en profitant de technologies renouvelables et de l’arrivée d’experts étrangers pour former les compétences locales.
Rôle de la Banque centrale et conditions à remplir
La Banque centrale de Syrie joue un rôle central dans l’organisation du système bancaire et la régulation des transactions financières. Elle a annoncé une série de mesures visant à réformer le secteur monétaire et bancaire.
Les experts, dont Hassan Ghara, insistent sur le fait que l’impact de l’ouverture restera progressif. Plusieurs conditions doivent être réunies pour une intégration durable aux marchés mondiaux :
- Poursuite des réformes financières et bancaires.
- Renforcement des normes de gouvernance et de transparence.
- Respect des règles de lutte contre le blanchiment d’argent et des sanctions internationales applicables.
Un contexte politique déterminant
Les observateurs notent que l’assouplissement économique s’inscrit aussi dans un changement politique notable à Damas. Les autorités actuelles ont obtenu des signaux favorables de la part des États-Unis et de certains pays occidentaux, ce qui a entraîné la levée progressive de plusieurs sanctions.
Cette dynamique rapproche la Syrie de marchés et d’investisseurs internationaux, mais l’ampleur des retombées dépendra de la capacité du pays à mettre en œuvre des réformes structurelles et à garantir un climat d’affaires stable et transparent.
Perspectives
La levée des sanctions américaines ouvre de nouvelles opportunités pour la reconstruction et le redressement économique. Cependant, les gains concrets dépendront :
- de la vitesse et de la profondeur des réformes économiques et bancaires ;
- du respect des normes internationales en matière de transparence financière ;
- de l’évolution du contexte sécuritaire et politique sur le terrain.
À court terme, l’effet sera progressif, mais à moyen et long terme, l’accès à la technologie et au financement étrangers peut accélérer la reprise et attirer des investissements dans les secteurs civils prioritaires.