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Des manifestants bloquent l’accès à des supermarchés en Martinique
Le 21 septembre 2024, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés dans la commune du François, en Martinique, pour bloquer l’entrée de deux supermarchés Carrefour. Cette mobilisation s’inscrit dans un contexte de crise de la vie chère, qui affecte le quotidien des habitants de l’île.
Une situation alarmante
Dans une ambiance plutôt détendue, les manifestants ont utilisé palettes et pneus pour entraver l’accès aux supermarchés. Ruth Saint-Pierre, une commerçante de soixante ans, a exprimé son indignation face aux prix excessifs : « Quand je passe au supermarché, ça fait mal. Les prix sont exagérés. Il y a un moment, il faut que ça s’arrête. »
La Martinique, avec ses 350.000 habitants, connaît des prix alimentaires environ 40% plus élevés qu’en France métropolitaine, selon l’Insee (données 2022). La situation est telle que certains enfants arrivent à l’école sans avoir pris leur petit déjeuner, témoigne Ruth Saint-Pierre : « Ça fait mal au cœur. »
Mobilisation pacifique
Organisée par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéennes (RPPRAC), cette action visait à mener une « opération caddie », mais les manifestants n’ont pas pu pénétrer dans les magasins. Au matin, le parking du Carrefour Market ne comptait que des véhicules de gendarmerie, tandis qu’un autre supermarché, Pli Bel Price, était également bloqué.
Malgré la chaleur écrasante, l’atmosphère demeurait pacifique, contrastant avec les tensions récentes observées sur l’île. Aude Goussard, secrétaire du RPPRAC, a déclaré à l’AFP : « L’état d’esprit des manifestants ici est tout à fait pacifique. » Les participants, souvent masqués, affichaient des gestes de fraternité, comme une danse près des forces de l’ordre.
Un appel à l’égalité des prix
Rodrigue Petitot, président du RPPRAC, a exhorté à une révision des prix alimentaires : « Nous, on estime qu’on est Français, donc on demande à ce que l’alimentaire soit aligné au prix de la France hexagonale. » Cette demande intervient dans un contexte de violences urbaines ayant conduit à l’instauration d’un couvre-feu sur l’île.
Les manifestants souhaitaient faire comprendre que leur lutte vise à modifier une situation qui leur semble injuste. Une mère de famille a partagé son expérience : « Chez vous, vous avez une boîte de 10 steaks à 8,95 euros. Chez nous, c’est une boîte de huit steaks à 18 euros, voire 19. » Elle a souligné la nécessité de diviser un steak en plusieurs portions pour économiser.
Solidarité entre les habitants
Nicolas, un père de famille de 31 ans, a évoqué la solidarité qui prévaut parmi les habitants : « Le voisin fait un barbecue, le copain fait un barbecue. On invite tout le monde. » Cette entraide est cruciale en ces temps difficiles, alors que les autorités cherchent à réduire de 20% les prix de 2.500 produits de première nécessité.
Florence Saint-Pierre, 59 ans, a également pris part à la mobilisation en distribuant de l’eau. Bien qu’elle ne fasse ses courses qu’en dernier recours, elle encourage les Martiniquais à rejoindre le mouvement : « Le dimanche, au lieu d’aller à la plage, venez! » Elle appelle à un rassemblement pour défendre le bien-être des générations futures.
Avec un engagement fort, Rodrigue Petitot a réitéré : « On est là jusqu’à avoir gain de cause. » Malgré les défis, les manifestants maintiennent leur détermination à faire entendre leur voix face à la vie chère.