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Platinoïdes : des métaux prometteurs pour votre portefeuille

by Sara
Platinoïdes : des métaux prometteurs pour votre portefeuille
France, Afrique du Sud, Russie, Zimbabwe

Alors que les investisseurs se tournent principalement vers les métaux traditionnels comme l’or ou le cuivre, les platinoïdes – notamment le platine et le palladium – demeurent des actifs peu connus du grand public. Pourtant, ces métaux rares jouent un rôle essentiel dans la décarbonation de l’économie, en particulier par leur utilisation dans les catalyseurs automobiles et les technologies liées à l’hydrogène. Leur rareté, associée à une demande structurellement élevée, en fait des candidats sérieux pour diversifier un portefeuille d’investissement.

Un contexte porteur, mais semé d’embûches

La transition énergétique a propulsé les platinoïdes au cœur des préoccupations. Le platine, essentiel pour les piles à hydrogène, et le palladium, utilisé dans les pots catalytiques des véhicules à essence, bénéficient d’une demande grandissante. Les réglementations environnementales, telles que les normes Euro 7 en Europe, devraient renforcer cette tendance. Cependant, ce secteur est également vulnérable aux fluctuations politiques. Les droits de douane sur les métaux russes, qui représentent 40 % de l’approvisionnement mondial en palladium, ont déjà provoqué des chocs d’approvisionnement, entraînant des hausses de prix importantes par le passé.

platine bourse

La production mondiale de ces métaux est très concentrée. L’Afrique du Sud, détentrice de près de 70 % des réserves de platine, domine le marché, suivie par la Russie et le Zimbabwe. Cette concentration géographique pose des risques logistiques et politiques : grèves dans les mines sud-africaines, sanctions internationales et instabilité locale peuvent perturber l’offre. Par exemple, en 2022, des coupures d’électricité en Afrique du Sud avaient déjà provoqué un rebond des cours. Malgré ces obstacles, les perspectives à long terme restent séduisantes, notamment avec l’hydrogène vert, où le platine est irremplaçable.

Quelles entreprises tirent leur épingle du jeu ?

Dans le secteur, le sud-africain Sibanye Stillwater se distingue. Présent sur les marchés du platine et du palladium, ce géant minier a profité de la hausse des prix en 2021 et 2022. Son modèle intégré d’extraction et de recyclage lui confère une certaine résilience, même si ses coûts de production élevés en Afrique du Sud impactent ses marges.

Du côté russe, Norilsk Nickel représente un acteur majeur du palladium. Cependant, les sanctions occidentales depuis 2022 ont compliqué l’accès à ses actions pour les investisseurs européens. Des fonds spécialisés, comme l’ETF Physical Platinum, permettent d’investir dans ces métaux sans prendre le risque des actions. D’autres sociétés, telles qu’Impala Platinum ou Anglo American Platinum, attirent également l’attention grâce à leur valorisation attractive et à leurs dividendes parfois supérieurs à 5 %, compensant en partie les risques opérationnels.

Un équilibre fragile

Le principal atout des platinoïdes réside dans le déséquilibre entre l’offre et la demande. La production stagne depuis des années, alors que les besoins industriels augmentent. Le palladium, par exemple, affiche un déficit structurel depuis une décennie. Cette rareté, aggravée par la difficulté de trouver des substituts, soutient les prix à long terme.

Cependant, le secteur est exposé à plusieurs risques. Un ralentissement de la transition énergétique, notamment si les véhicules électriques remplacent plus rapidement que prévu les modèles à hydrogène, pourrait nuire à cette dynamique. De même, une récession mondiale pourrait faire chuter la demande automobile, actuellement principal débouché. Enfin, l’exploration minière, notamment en Afrique du Sud ou en Sibérie, demeure très coûteuse et sujette à des aléas imprévisibles.

Pour les investisseurs, la clé sera de jongler habilement entre les opportunités cycliques et les tendances de fond, telles que l’hydrogène. Une allocation modérée, associée à une surveillance attentive des indicateurs industriels, semble être la stratégie la plus prudente.

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