Table of Contents
Les stablecoins, ces cryptomonnaies adossées à des actifs réels, sont désormais intégrées dans une stratégie élaborée par le président américain Donald Trump, visant à renforcer la domination mondiale du dollar. Cette initiative soulève des inquiétudes quant à la corruption et au profit personnel, notamment pour Trump et ses alliés.
Des stablecoins pour renforcer la domination du dollar
L’objectif géostratégique des États-Unis est de maintenir l’hégémonie du dollar dans l’ère numérique. Cela est d’autant plus crucial que la part de la dette publique américaine détenue à l’étranger a chuté, passant de 50 % en 2009 à environ 30 % aujourd’hui.
Face aux projets de monnaies digitales par d’autres pays, Washington a choisi de ne pas lancer un équivalent numérique de la monnaie fiduciaire, mais de soutenir les stablecoins, des cryptomonnaies privées adossées à de la dette américaine. Ces actifs sont conçus pour avoir une valeur stable, généralement indexée sur le dollar, permettant des transactions rapides et peu coûteuses à l’échelle mondiale.
Une stratégie à double tranchant
Les émetteurs de stablecoins doivent généralement détenir des actifs sûrs, comme des bons du Trésor américain. Un rapport de Citibank prévoit qu’ils pourraient devenir les plus grands détenteurs de la dette américaine d’ici 2030. Toutefois, cela ouvre la porte à une forme de « crypto-mercantilisme », où l’État utilise des instruments financiers privés pour servir ses intérêts stratégiques.
Donald Trump, « régulateur de son propre produit financier »
Le Genius Act, projet de loi au Sénat, vise à établir un cadre juridique favorable pour les émetteurs de stablecoins, tout en imposant une supervision minimale. Cela soulève des préoccupations concernant un potentiel conflit d’intérêts, Trump étant désormais considéré comme « le régulateur de son propre produit financier » à la suite du lancement de sa propre cryptomonnaie, le USD1.
Des investissements étrangers, notamment d’Abou Dhabi, pourraient influencer la stratégie diplomatique des États-Unis, ce qui pose des questions sur la sécurité nationale et l’intégrité des décisions politiques américaines.
Les géants du numérique et l’avenir des stablecoins
La stratégie américaine repose également sur l’intégration des stablecoins dans les écosystèmes des grandes entreprises technologiques. Les GAFAM, comme Google et Meta, sont bien placés pour faciliter l’utilisation quotidienne des stablecoins. Cela pourrait soulever des problèmes de blanchiment d’argent si ces entreprises échappent aux régulations habituelles associées aux paiements en dollar.
Une enquête du Sénat a révélé que certaines plateformes, comme celle détenue par Elon Musk, avaient déjà permis à des groupes sous sanctions internationales de générer des revenus, soulignant le risque d’une interférence entre les intérêts commerciaux privés et la politique étrangère des États-Unis.
Ce que l’on observe aux États-Unis révèle comment les cryptomonnaies peuvent devenir un rouage du capitalisme, illustrant les conflits d’intérêts et les luttes pour la domination économique, bien loin de l’idéal de décentralisation initialement promis par leurs promoteurs.